Ces dernières années, le gouvernement a décidé de durcir le ton face à l'augmentation des arrêts maladie. L'Assurance maladie a lancé une campagne ciblant les médecins généralistes jugés trop prescripteurs. Cette initiative a suscité la colère des syndicats de médecins.
Concrètement, l'Assurance maladie contacte les praticiens les plus prescripteurs pour les inciter à réduire leurs pratiques. Selon le syndicat MG France, l'objectif est de diminuer de 20 % le nombre de jours d'arrêts maladie prescrits. Cette mesure concerne près de 500 médecins généralistes en France.
Les "mises sous objectif" débuteront le 1er septembre, suivies d'une deuxième vague à partir du 1er janvier. Le docteur Agnès Giannotti, présidente du principal syndicat de généralistes libéraux, a souligné que cette campagne vise principalement les arrêts longs.
Les médecins s'inquiètent de cette nouvelle directive. Selon Giannotti, un médecin généraliste ne va pas arrêter un patient sur une longue durée sans raison valable. Il s'agit de patients qui ont réellement besoin d'un arrêt maladie, et les médecins se sentent coincés.
Elle a également précisé que, dans la plupart des cas, la pratique de ces médecins est normale et raisonnable. La pression pour réduire les prescriptions pourrait les amener à brimer leurs patients, ce qui est problématique.
Les dépenses de santé continuent d'augmenter. Une précédente campagne en 2023-2024 avait déjà été mal reçue par la profession. Tous les syndicats de médecins recommandent aux généralistes de refuser la mise sous objectifs.
Ce refus entraîne une "mise sous accord préalable", ce qui signifie que toutes les prescriptions doivent être approuvées par un médecin-conseil de l'Assurance maladie. En 2022, moins de 1 % des arrêts de travail avaient été jugés injustifiés.
Mercredi, le comité d’alerte sur les dépenses de santé a signalé une augmentation de 6,7 % des dépenses d’indemnités journalières au cours des quatre premiers mois de 2025. Ces dépenses pourraient dépasser de 0,5 milliard d’euros les prévisions du budget de la Sécurité sociale pour 2025.
La campagne de l'Assurance maladie soulève de nombreuses questions sur la pratique médicale et l'impact sur les patients. La tension entre la nécessité de contrôler les dépenses de santé et le besoin de soins appropriés pour les patients est palpable. Les médecins se retrouvent dans une position délicate, devant jongler entre la pression administrative et le bien-être de leurs patients.