La situation en Syrie est tragique et complexe. Des centaines de milliers de Syriens ont perdu la vie au cours de treize années de guerre civile. Les efforts pour identifier les restes retrouvés dans des cimetières de masse sont essentiels pour rendre justice aux victimes.
Dr Anas al-Hourani, responsable du Centre d'Identification Syrien, explique que les restes retrouvés proviennent de cimetières de masse mixtes. Ces fosses contiennent des corps empilés les uns sur les autres, rendant l'identification difficile. Les os examinés peuvent révéler des informations cruciales sur les victimes.
Malgré l'importance de l'analyse ADN, la Syrie ne dispose que d'un seul centre de test, et de nombreux équipements ont été détruits. Les sanctions compliquent également l'accès aux produits chimiques nécessaires pour les tests. Dr al-Hourani souligne que le coût élevé des tests limite les possibilités d'identification.
Des témoins comme Abu Ali, ancien chauffeur militaire, apportent des témoignages précieux. Il a transporté des corps pendant plus de dix ans, constatant l'horreur des corps mutilés qu'il transportait. Les numéros sur les cadavres indiquaient souvent leur origine, notamment des centres de détention tristement célèbres.
Abu Ali a décrit son expérience avec une grande tristesse, affirmant qu'il se sentait comme un "serviteur muet de l'État". Cette routine macabre soulève des questions éthiques sur la manière dont les individus peuvent être complices de telles atrocités.
Malak Aoude, une mère ayant perdu ses deux fils, vit un quotidien de douleur. Son fils Mohammed a été enlevé alors qu'il tentait de fuir le service militaire. Son autre fils, Maher, a également disparu, laissant Malak sans nouvelles. Les informations sur leur sort sont rares et souvent incomplètes.
La quête de Malak pour des réponses l'a amenée à son ancienne école, où elle a découvert des traces de son fils. La lutte pour obtenir des informations sur les disparus est un combat que beaucoup de Syriens partagent, alimenté par l'espoir de retrouver leurs proches.
La tâche d'identifier les victimes des cimetières de masse en Syrie est immense. Cela nécessitera des années d'efforts et d'engagement. Les histoires de familles comme celles de Malak témoignent de la douleur persistante et du besoin de justice. La communauté internationale doit soutenir ces efforts pour honorer la mémoire des victimes et aider les survivants à trouver la paix.