Deux médicaments révolutionnaires contre l'Alzheimer ont été jugés trop coûteux pour être offerts par le NHS. Bien qu'ils ralentissent la progression de la maladie, leur coût élevé a suscité des inquiétudes. Le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) a décidé que ces traitements ne représentaient pas un bon usage de l'argent des contribuables.
Les médicaments, donanemab et lecanemab, aident à éliminer une protéine nuisible dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Cependant, ils ne stoppent pas la maladie, mais ralentissent plutôt la perte de capacités cognitives. Les essais cliniques avaient été salués comme une avancée scientifique, mais des débats ont émergé sur leur coût et leur efficacité réelle.
Le prix officiel aux États-Unis se situe entre 20 000 et 25 000 livres par patient et par an. Le montant que le NHS aurait payé reste confidentiel. Environ 70 000 personnes en Angleterre souffrant de démence légère auraient pu bénéficier de ces médicaments, ce qui pourrait représenter un coût annuel d'environ 1,5 milliard de livres pour le NHS.
Les ressources du NHS, notamment l'administration régulière des médicaments directement dans le liquide céphalorachidien et les examens cérébraux fréquents, augmenteraient considérablement les dépenses. La question se pose : le NHS paiera-t-il un jour pour cette nouvelle génération de médicaments contre la démence ?
Les bénéfices des médicaments sont également sujets à débat. Ils pourraient retarder la progression de la démence légère à modérée de quatre à six mois, permettant ainsi aux patients de conserver une certaine indépendance. Cela pourrait signifier plus de temps sans soins quotidiens, plus de possibilités de conduire et de participer à des événements familiaux importants.
Cependant, des experts comme le Professeur Rob Howard affirment que les bénéfices concrets sont trop faibles pour être significatifs. Dans les essais, les patients ont amélioré leur score de seulement 0,45 point sur une échelle de 18 points. Le coût du traitement aurait été proche du salaire d'une infirmière par patient traité.
La décision de ne pas financer ces médicaments n'est pas surprenante. L'évaluation initiale avait déjà conclu qu'ils n'étaient pas rentables. Helen Knight, du NICE, a reconnu que la nouvelle serait décourageante, mais a souligné que les bénéfices étaient modestes tout en nécessitant des ressources substantielles.
Elle a averti que l'approbation de ces médicaments pourrait entraîner le déplacement d'autres traitements essentiels. Les décisions du NICE s'appliquent au NHS en Angleterre, mais sont généralement adoptées par le Pays de Galles et l'Irlande du Nord.
Les entreprises pharmaceutiques, Eisai pour lecanemab et Eli Lilly pour donanemab, ont exprimé leur intention de faire appel de la décision. Nick Burgin, d'Eisai, a déclaré que le NHS n'était pas prêt à relever le défi de l'Alzheimer. Chris Stokes, d'Eli Lilly, a ajouté que si le système ne peut pas fournir des innovations scientifiques aux patients du NHS, il est défaillant.
Malgré la déception, certains experts soutiennent que le NICE a pris la bonne décision. Tom Dening, de l'Université de Nottingham, a affirmé que les bénéfices des médicaments étaient minimes et que l'accent devait être mis sur des soins et un soutien déjà connus pour être bénéfiques.
En somme, la décision du NICE concernant donanemab et lecanemab soulève des questions cruciales sur le coût et l'efficacité des traitements contre l'Alzheimer. Bien que ces médicaments représentent un progrès scientifique, leur accessibilité reste un défi pour le NHS. La recherche continue d'offrir de l'espoir pour des traitements plus sûrs et efficaces à l'avenir.