Depuis quelque temps, les pharmaciens de Sao Paulo sont de plus en plus inquiets. En effet, plusieurs officines ont récemment été victimes de braquages, comme le rapporte le New York Times. Les voleurs ciblent des médicaments injectables populaires tels que l’Ozempic, le Wegovy et le Saxenda, très prisés pour leur capacité à aider à perdre du poids.
Ces traitements sont particulièrement recherchés dans un pays où l’apparence physique est hautement valorisée. Malheureusement, l’obésité est en forte hausse : une étude du ministère de la Santé indique qu’en 2023, environ 24 % des adultes sont considérés comme obèses, contre près de 12 % en 2006.
Un pharmacien de Sao Paulo a récemment déclaré avoir été victime d’un braquage. Le voleur a exigé de l’argent et des médicaments dans le réfrigérateur, faisant référence à l’Ozempic, au Wegovy et au Saxenda. Chaque boîte de ces médicaments coûte entre 700 et 1 100 reais, soit environ 117 à 184 euros, alors que le revenu mensuel moyen au Brésil est de 1 848 reais, environ 300 euros.
Cette situation rend ces médicaments peu accessibles pour de nombreux Brésiliens. Certains se tournent alors vers des moyens illégaux pour s'en procurer ou pour les revendre, ce qui pose des problèmes de sécurité et d'éthique.
Un responsable de la police du Département d’enquête criminelle de l’État de São Paulo a confirmé que ces larcins représentent une tendance croissante. Face à cette situation, de nombreuses pharmacies ont décidé de ne plus stocker ces médicaments en magasin. Les clients doivent désormais les commander et prendre rendez-vous pour les récupérer.
Cette décision vise à protéger les officines tout en répondant à la demande croissante pour ces traitements. Cependant, elle complique l'accès pour ceux qui en ont besoin.
De nombreuses personnalités brésiliennes ont récemment exprimé leur soutien à ces médicaments. Par exemple, le maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, a déclaré qu'il avait utilisé de l’Ozempic et a promis de rendre le médicament disponible gratuitement. Il a ajouté que sa ville serait « sans gros » grâce à ces traitements.
Ces déclarations soulèvent des questions éthiques, notamment sur la pression sociale liée à l’apparence physique et sur l'accessibilité des soins de santé au Brésil.
La situation des braquages de pharmacies à Sao Paulo met en lumière les défis liés à l'accès aux médicaments pour la perte de poids. Alors que la demande pour des traitements comme l’Ozempic, le Wegovy et le Saxenda augmente, il est crucial de trouver des solutions pour garantir la sécurité des pharmacies et l'accès à ces traitements pour ceux qui en ont besoin.