Les tensions au sein de la commission d'adjudication de l'œuvre de désenclavement du tunnel de Belate, en Navarre, sont palpables. Des phrases comme « Acabemos con este sainete » et « Nos hubiera gustado defendernos de vuestras acusaciones » illustrent l'ampleur du désaccord. Ce conflit oppose deux camps, celui des juridiques et celui des techniques, dans un climat d'hostilité croissante.
Ce projet représente le plus gros contrat attribué à Servinabar 2000 SL, avec un montant de 76 millions d'euros. Selon la Guardia Civil, ce contrat est lié à des pratiques de corruption impliquant Santos Cerdán, un ancien membre du PSOE. La manière dont ce contrat a été attribué soulève des questions de légalité, comme le montre l'échange de courriels internes entre les membres de la commission.
Les juridiques ont rapidement remarqué des irrégularités dans le processus d'adjudication. Ils ont constaté que la UTE, dont Servinabar fait partie, n'avait pas prouvé avoir réalisé des travaux similaires dans les cinq années précédentes. De plus, les données fournies sur d'autres projets étaient inappropriées pour cette adjudication.
Les échanges de courriels révèlent une escalade des tensions entre Lorenzo Serena, le secrétaire de la commission, et Jesús Polo, le président. Serena a dénoncé un climat de mauvaise foi et a insisté sur l'importance de respecter les règles. Les juridiques ont exprimé leur inquiétude face à la possibilité de prévarication, alors que Polo refusait de se réunir en personne.
La situation s'est aggravée lorsque les juridiques ont voulu clarifier leur position contre l'adjudication à la UTE. Ils ont souligné que le contrat semblait avoir été attribué à Servinabar et Acciona d'avance, ce qui a alimenté leurs soupçons de favoritisme.
Finalement, malgré les réticences de Polo, la majorité a décidé de procéder à l'adjudication. Le président a accepté de signer l'acte, mais a insisté pour que tous les membres soient d'accord sur le contenu. Les juridiques ont clairement exprimé leurs raisons de s'opposer à cette décision, ce qui a mis en lumière les irrégularités potentielles.
Ce processus a abouti à ce que Serena a qualifié de « chaos absurde ». Les tensions demeurent, mais la UTE d'Acciona, en collaboration avec Servinabar, a remporté le contrat. L'objectif est atteint, mais les conséquences de cette adjudication continuent de soulever des préoccupations.
En conclusion, le conflit autour de l'adjudication du tunnel de Belate met en lumière des problèmes systémiques dans le processus d'attribution des contrats publics. Les tensions entre les juridiques et les techniques, ainsi que les allégations de corruption, soulignent la nécessité d'une plus grande transparence et d'une meilleure gouvernance dans les projets d'infrastructure. La situation reste à surveiller de près.