Depuis plus de dix ans, Christine Moore défend son fils adulte, qui, selon elle, souffre de maladies mentales et d'addiction. Cependant, les lois sur la protection de la vie privée compliquent son accès aux informations nécessaires pour l'aider. Aujourd'hui, son fils est porté disparu, et ces mêmes lois entravent sa recherche.
Christopher Newton, âgé de 33 ans, a été vu pour la dernière fois à Nelson, en Colombie-Britannique, en décembre 2023. Sa mère, vivant en Alberta, indique qu'il n'a pas eu de téléphone portable depuis 2022. Il appelait habituellement à Noël et pour son anniversaire en janvier. Son absence de communication a donc suscité des inquiétudes.
Moore a signalé la disparition de son fils à la police en janvier, après qu'il n'ait pas donné signe de vie pendant les fêtes. Selon le département de police de Nelson, Newton vivait dans la rue et a été aperçu pour la dernière fois dans un Walmart de la région. Bien que des témoignages de sa présence aient été rapportés, la police a depuis rectifié certaines informations initiales.
Moore fait face à des obstacles importants en raison des lois sur la vie privée qui l'empêchent d'obtenir des détails sur le bien-être de son fils. Les informations personnelles, comme les dossiers de santé, ne peuvent être partagées sans consentement verbal ou écrit. Dans les situations d'urgence, certaines informations peuvent être partagées, mais Moore déclare qu'elle a rencontré de nombreux refus.
Elle appelle à un changement systémique des directives de confidentialité pour protéger les familles dans des situations similaires. Pour elle, permettre aux proches d'accéder aux informations pourrait être crucial pour retrouver des personnes disparues comme Christopher.
Aislin Jackson, avocate au sein de l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, souligne que les lois visent à protéger la vie privée des individus. Bien que des exceptions existent, la priorité reste le droit à l'autonomie personnelle. Cela complique la situation pour les familles qui cherchent à aider leurs proches en difficulté.
Moore, qui a appris que des accords de représentation existaient, déplore de ne pas avoir été informée de ces options plus tôt. Elle estime que si elle avait eu accès aux informations de son fils, il ne serait peut-être pas porté disparu aujourd'hui.
Moore affirme que son fils souffre de schizophrénie, ce qui l'a conduit à vivre dans la rue et à consommer des drogues pour gérer ses symptômes. Elle critique les systèmes médical et judiciaire, les qualifiant de cycle vicieux qui ne fait qu'aggraver la situation des personnes vulnérables.
Elle plaide pour une approche priorisant le logement, affirmant que la solution ne réside pas dans le déplacement des personnes sans-abri, mais plutôt dans des services adaptés à leurs besoins spécifiques. Cette approche pourrait contribuer à briser le cycle de la pauvreté et de la maladie mentale.
La situation de Christine Moore met en lumière les défis majeurs auxquels les familles font face en raison des lois sur la vie privée. Alors que la recherche de son fils se poursuit, elle espère que des changements seront apportés pour que d'autres familles ne connaissent pas la même douleur. La lutte pour la transparence et l'accès aux informations pourrait sauver des vies.