La cour d'assises du Gers a suivi les réquisitions de l'avocate générale Corinne Chateignier. Elle représentait le ministère public lors du premier procès à Agen. Ce jeudi, la mère a été condamnée à 14 années de réclusion criminelle pour le meurtre de ses deux filles handicapées, âgées de 12 et 13 ans.
Naïma Bel Allam, 57 ans, a déjà purgé cinq ans en prison. Cette ex-comptable d’origine marocaine se dit innocente et a dix jours pour se pourvoir en cassation. Son procès a révélé des éléments troublants concernant la disparition de ses filles.
Les deux adolescentes étaient portées disparues depuis fin 2016. Elles ont été vues pour la dernière fois le 7 décembre 2016 dans un institut spécialisé à Tonneins. Malgré des recherches en 2017 et 2022, aucun indice n’a permis de les retrouver.
Corinne Chateignier a rappelé que la découverte de corps ou de restes humains ne constitue pas automatiquement un meurtre. Elle a souligné que les filles ne sont plus vivantes à cause des actes de Mme Bel Allam, qui refuse de l'admettre.
Parmi les éléments à charge, l’avocate générale a mentionné une tache brunâtre retrouvée sur le parquet. De plus, une odeur nauséabonde de mort a été signalée dans la chambre des filles, ce qui a interpellé les gendarmes lors de l’enquête.
Bien qu'aucune preuve de sang n'ait été trouvée, l'analyse de la tache a révélé la présence de l'ADN des adolescentes. Cependant, l'avocat de la défense, Me Jean-François Renaudie, a contesté la valeur probante de ces éléments.
Naïma Bel Allam a changé sa version des faits à plusieurs reprises. Elle a affirmé que ses filles étaient toujours en vie et qu'elle les avait confiées à une connaissance en mars 2017. Cependant, elle n'a pas fourni de preuves concrètes.
Me Virginie Belacel, avocate des parties civiles, a souligné l'incohérence de ses déclarations. Elle a questionné la crédibilité de ses affirmations, notamment concernant l'endroit où elle aurait confié ses filles.
Les parties civiles ont exprimé leur satisfaction quant à la décision de la cour. Me Belacel a déclaré que, bien que mes clients ne sachent jamais la vérité, ils peuvent enfin commencer leur travail de deuil.
Cette affaire tragique soulève de nombreuses questions et laisse un sentiment de malaise. La justice a tranché, mais la douleur des familles reste intacte.