
Un juge de district américain à Washington a statué que Meta Platforms, la société mère de Facebook, n'a pas violé les lois antitrust lors de ses acquisitions d'Instagram et de WhatsApp. Cette décision représente une défaite pour la Federal Trade Commission (FTC), qui avait accusé Meta d'avoir établi un monopole dans les réseaux sociaux.
Le juge James Boasberg a écrit que "la Cour conclut finalement que l'agence n'a pas rempli son obligation : Meta ne détient aucun monopole sur le marché pertinent." Meta a salué cette décision, affirmant qu'elle reconnaît la forte concurrence à laquelle elle fait face.
En avril, le juge Boasberg a dirigé un procès qui a vu des témoignages de Mark Zuckerberg, PDG de Meta, et de Sheryl Sandberg, ancienne directrice des opérations. Ils ont soutenu que TikTok et YouTube avaient perturbé le paysage des réseaux sociaux. Le juge a noté que la FTC avait approuvé l'acquisition d'Instagram en 2012 et celle de WhatsApp en 2014.
La FTC avait fait valoir que Meta avait trop payé pour Instagram, à hauteur de 1 milliard de dollars, et pour WhatsApp, 19 milliards de dollars. Boasberg a décrit un paysage social en constante évolution, où les applications apparaissent et disparaissent, et où les fonctionnalités évoluent chaque année.
Le juge a déclaré que même si Meta avait pu jouir d'un pouvoir monopolistique dans le passé, la FTC n'a pas prouvé qu'elle le détenait toujours. Selon lui, la part de marché de Meta "semble diminuer". Dans une déclaration, la FTC a exprimé sa déception face à cette décision, avec Joe Simonson, directeur des affaires publiques, indiquant que l'agence examinait toutes ses options.
Meta évite ainsi une possible séparation de la société, qui aurait pu inclure la vente d'Instagram et de WhatsApp. Un porte-parole de Meta a déclaré que leurs produits "sont bénéfiques pour les personnes et les entreprises et illustrent l'innovation et la croissance économique américaines."
Cette décision intervient après que le Department of Justice a remporté deux affaires antitrust contre Google. Cependant, un autre juge a refusé de forcer Google à se séparer de son navigateur Chrome. Selon Rebecca Haw Allensworth, professeur de droit antitrust, cette décision pourrait influencer la probabilité de futures affaires similaires.
Bien que la décision soit perçue comme un changement de dynamique, Allensworth a souligné que cela ne signifie pas que les efforts du gouvernement pour lutter contre les comportements anticoncurrentiels échouent. De nombreux observateurs juridiques estiment que le cas de la FTC contre Meta était déjà difficile dès le départ.
Les complications juridiques de Meta ne sont pas terminées. Mark Zuckerberg a été convoqué à témoigner dans un procès marquant concernant l'impact des réseaux sociaux sur les jeunes. Le juge Carolyn Kuhl a rejeté l'argument de Meta selon lequel une apparition en personne en janvier n'était pas nécessaire.
Adam Mosseri, responsable d'Instagram, doit également témoigner. Ce procès découle d'accusations selon lesquelles Meta et d'autres entreprises de réseaux sociaux rendent leurs applications addictives pour les jeunes, malgré la connaissance des risques pour la santé mentale.
La décision du juge Boasberg a des implications majeures pour Meta et l'ensemble du secteur technologique. Alors que la FTC envisage ses prochaines étapes, la question de la régulation des grandes entreprises technologiques reste plus pertinente que jamais. Meta continue de naviguer dans un paysage juridique complexe, avec des défis à la fois internes et externes à relever.