Les puits de pétrole et de gaz inactifs au Canada représentent un problème climatique bien plus grave que prévu. Une nouvelle étude de l'Université McGill révèle qu'ils émettent presque sept fois plus de méthane que les estimations officielles. Cette découverte souligne l'importance d'une attention accrue sur ces sites abandonnés.
Selon l'étude, les émissions de méthane provenant de ces puits atteignent environ 230 kilotonnes par an, contre seulement 34 kilotonnes selon le gouvernement. Cela représente une augmentation significative qui mérite une réaction immédiate.
Mary Kang, professeure associée en ingénierie civile à McGill, a dirigé cette recherche. Elle espère que cela conduira à des réductions d'émissions et au développement de stratégies de mitigation efficaces.
Il y a environ 470 000 puits non producteurs au Canada, principalement en Alberta. Les termes utilisés pour désigner ces puits varient, mais ils sont généralement considérés comme inactifs ou abandonnés. La majorité d'entre eux a cessé toute production et nécessite des travaux pour être colmatés.
Environ 68 % de ces puits ont été colmatés d'une manière ou d'une autre, mais beaucoup restent soit non colmatés, soit leur statut est inconnu. L'étude a également estimé qu'environ 50 000 puits au Canada ne sont pas documentés.
Dans le sud-ouest de l'Ontario, plusieurs résidents vivent à proximité de puits abandonnés qui fuient des polluants. Ces fuites ont des conséquences néfastes sur la santé et la qualité de vie des habitants. Par exemple, Paul Jongerden, résidant près d'un puits problématique, a signalé des symptômes tels que des yeux qui piquent et un mal de gorge.
Le gaz sulfure d'hydrogène, émis par ces puits, dégrade également la qualité de vie. Les résidents sont inquiets des effets sur leur santé et de l'impact environnemental de ces fuites de méthane.
La responsabilité de réparer ces puits incombe souvent aux propriétaires fonciers, ce qui crée une pression financière considérable. Beaucoup ne savent même pas combien de puits hérités se trouvent sur leur terrain. Cela complique davantage la situation, surtout lorsque le puits est détenu par une entité gouvernementale.
Le programme des Ouvrages Abandonnés en Ontario offre un financement aux propriétaires pour colmater ces puits. En 2023, la province a investi 23,6 millions de dollars pour développer une stratégie à l'échelle provinciale.
Le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 1,7 milliard de dollars pour aider à nettoyer les puits abandonnés. Cela inclut des fonds pour les provinces comme la Colombie-Britannique, l'Alberta et la Saskatchewan. Ces efforts visent à réduire l'impact environnemental des puits inactifs.
Stewart Hamilton, un géochimiste, a exprimé sa satisfaction quant à la prise de conscience croissante de ce problème. Il est convaincu que des solutions techniques sont à notre portée pour traiter ces puits.
En somme, l'étude de McGill met en lumière l'importance des puits inactifs dans la lutte contre le changement climatique. Les résultats soulignent la nécessité d'une action rapide et coordonnée pour réduire les émissions de méthane et protéger les communautés locales. Il est crucial d'agir maintenant pour un avenir plus durable.