Bastien, conducteur de métro, s'efforce de faire reconnaître la pénibilité de son travail. Il associe directement cette pénibilité à une maladie respiratoire qui l'affecte depuis près de dix ans. Son récit, marqué par des souvenirs vifs, illustre la réalité difficile des agents de la RATP.
Il y a presque dix ans, Bastien ressent une toux persistante au cœur de l'hiver. Au début, il pense à une simple bronchite. Cependant, son état se dégrade rapidement, au point où il peine à s'alimenter. Les premiers examens montrent des marqueurs d'embolie, mais des analyses plus approfondies révèlent une autre réalité.
Les médecins, perplexes, lui demandent des détails sur ses vacances, pensant à un virus. Malgré des examens répétés, la maladie respiratoire de Bastien demeure inexpliquée. Il se souvient des interrogations sur sa consommation de cigarettes, alors qu'il n'a jamais fumé.
Bien que les médecins n'aient pas établi de lien entre son état et les particules fines inhalées au travail, Bastien est convaincu du contraire. Il se bat pour faire reconnaître la pénibilité de son métier, conscient que cela pourrait changer la perception de sa maladie.
La situation est similaire pour d'autres conducteurs. Farid, collègue de Bastien, évoque des traces noires sur son mouchoir. Laurent, un autre conducteur, parle de crises de tachycardie provoquées par la poussière dans certaines stations. Malgré leurs craintes, ils hésitent à en parler à leur médecin du travail.
La pénibilité du travail dans le métro entraîne un stress chronique chez certains agents. Me Jérôme Borzakian, avocat, souligne l'importance des témoignages recueillis. Il mentionne que 72 personnes s'inquiètent pour leur santé et celle de leurs proches, ce qui est rare dans ce type de dossier.
Certains agents, par crainte de contaminer leurs enfants, prennent des précautions extrêmes en se lavant les mains et le visage dès leur retour chez eux. Ces témoignages renforcent la nécessité d'une expertise sur les conditions de travail des conducteurs de métro.
Bastien et ses collègues font face à des défis considérables liés à leur santé. Leur lutte pour la reconnaissance de la pénibilité de leur travail est essentielle. La prise de conscience des risques sanitaires liés à leur métier pourrait mener à des changements significatifs pour l'avenir des conducteurs de métro.