Grâce à Bong Joon-ho, nous avons compris que les enseignements les plus terribles peuvent se cacher derrière les occurrences les plus amusantes. Le penseur Slavoj Zizek a analysé le film Carretera perdida et a conclu que l'intention de son réalisateur, David Lynch, était de confronter le spectateur à l'horreur comique de notre fantasme fondamental.
Le réalisateur coréen partage cette idée. Pour lui, l'horreur représente une forme extrême de la comédie. Cette notion est l'un des enseignements fondamentaux que l'on peut tirer de son film Parasites. Son retour au cinéma après ce succès mondial reste en parfaite adéquation avec cette vision.
Il continue de dévoiler, parfois avec humour, parfois de manière crue, la cruauté infinie qui nous habite. Sa filmographie, débutée avec Perro ladrador, poco mordedor, montre jusqu'où nous pouvons aller dans notre capacité à nous détruire les uns les autres.
Mickey 17 est la très attendue nouvelle œuvre de Bong Joon-ho. Elle arrive après le succès de Parasites, qui a marqué un tournant dans le cinéma récent. Ce film n'est pas seulement remarquable pour ce qu'il est, mais aussi pour ce qu'il représente dans le paysage cinématographique.
Bien que ce nouveau projet ne soit pas comparable à son chef-d'œuvre, il en reste cohérent. Les éléments que nous découvrons dans Mickey 17 s'harmonisent parfaitement avec l'œuvre du réalisateur, même avant les récompenses.
Basé sur le roman Mickey 7 d'Edward Ashton, le film raconte l'histoire d'un riche visionnaire cherchant à conquérir d'autres mondes après avoir détruit le nôtre. Le personnage principal, interprété par Robert Pattinson, a la capacité d'être répliqué sans cesse.
Ce concept soulève des questions sur notre humanité. La satire fonctionne, mais elle est parfois limitée par des manières qui atténuent l'impact de la proposition. Le film oscille entre une fable enfantine et une exploration brutale de son sujet.
À travers Mickey 17, Bong Joon-ho nous offre une réflexion sur des sujets complexes. Parfois, il s'agit d'un récit délicat, à d'autres moments, d'une métaphore trop évidente. Malgré ces fluctuations, le dynamisme et la provocation caractéristiques de son style restent présents.
Il est remarquable de voir un réalisateur habituellement enclin au cataclysme adopter une approche plus optimiste. Ce goût pour le sublime ridicule, comme dirait Slavoj Zizek, est omniprésent dans le film.
En somme, Mickey 17 est une œuvre qui explore des thèmes de manière à la fois ludique et sérieuse. Bong Joon-ho continue d'affirmer son identité avec passion, abordant la communication interespèces et les inégalités sociales. Ce film, comme les précédents, mélange habilement horreur, absurde et satire, offrant une nouvelle expérience cinématographique.