La tragedie syrienne et libanaise semble être un cercle vicieux. Les populations de ces régions ne peuvent échapper à un passé sombre. Récemment, des civils se sont rassemblés pour traverser le Nahar al Kabir, rappelant les Syriens qui fuyaient en 2011 la répression brutale du régime de Bashar al-Assad.
Les personnes observées dans la région d'Akkar étaient des sunni fuyant la dictature d'Assad. Ils évoquaient des tortures, des meurtres et des atrocités commises par le régime. Adnan al Yala, un Libanais opposant, exprimait leur désir de vengeance face à ces injustices.
Syrie, prisonnière de son passé, ravive les tensions sectaires. Les Alawites, soutiens d'Assad, subissent maintenant des attaques. De nombreux Alawites traversaient le fleuve pour échapper aux violences qui frappent leur communauté dans la région côtière.
Les réfugiés arrivent avec des vêtements mouillés et peu d'affaires, cherchant à sauver leur vie. Beaucoup refusent de donner leur nom ou d'identifier leur provenance, par crainte de représailles. Ils viennent principalement de la province de Tartous, mais évitent de parler de leurs villages.
Des dizaines de nouveaux arrivants se regroupent dans les rues, d'autres s'installent dans des abris précaires. Une femme de 30 ans, récemment arrivée, partage son expérience : "Nous vivons dans une petite tente prêtée par des voisins", témoigne-t-elle.
L'afflux d'Alawites vers le Liban a commencé lentement, mais s'est intensifié au fil des massacres en Syrie. Près de 8 000 personnes ont fui, se répartissant dans une quinzaine de villages. Les organisations internationales réagissent, fournissant nourriture et abris.
Environ 3 000 familles ont trouvé refuge à Jabal Mohsen, tandis que d'autres se dirigent vers la Bekaa. Les conditions de vie sont précaires, et les témoignages de violence sont omniprésents. Des civils montrent des vidéos de cadavres et partagent leurs histoires de survie.
Le gouvernement d'Ahmed al-Sharaa a promis de traduire en justice les responsables des massacres. Il a déjà arrêté plusieurs membres de ses forces militaires. Une commission d'enquête a été mise en place pour faire la lumière sur ces événements dans un délai de 30 jours.
Malgré ces promesses, la méfiance demeure. Les Alawites, fuyant la violence, voient en certains leaders leurs opposants et craignent des représailles. Leurs récits témoignent d'une révolte imminente contre le régime.
La situation en Syrie et au Liban reste tendue. Les tensions sectaires pourraient s'intensifier, surtout à Tripoli, où la présence d'Alawites est significative. Les Libanais, malgré leur histoire, semblent divisés face à cette nouvelle vague de réfugiés. L'avenir est incertain pour ces populations en quête de paix.