Malgré un ordre judiciaire interdisant temporairement les déportations, l'administration Trump a transféré des centaines d'immigrants vers El Salvador. Ce mouvement a eu lieu alors qu'un juge fédéral avait émis une directive sous une déclaration de guerre datant du 18ème siècle, ciblant les membres de gangs vénézuéliens. Les vols étaient déjà en cours au moment de la décision du juge.
Le juge de district américain James E. Boasberg a émis un ordre samedi, bloquant temporairement les déportations. Cependant, des avocats ont informé le tribunal que deux avions transportant des immigrants étaient déjà dans les airs. Boasberg a demandé verbalement que les avions fassent demi-tour, mais cela n'a pas été fait, et il n'a pas inclus cette directive dans son ordre écrit.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a réagi aux spéculations concernant le non-respect des ordres judiciaires par l'administration. Elle a déclaré que l'administration n'avait pas "refusé de se conformer" à un ordre judiciaire, affirmant que celui-ci n'avait "aucune base légale". Cet ordre a été émis après que des membres de gangs aient déjà été expulsés des États-Unis.
Dans un dépôt de dossier, le département de la Justice a indiqué qu'il ne ferait pas appel à la proclamation de Trump pour de futures déportations si la décision de Boasberg n'était pas annulée. Cela montre une intention de respecter les décisions judiciaires tout en poursuivant la politique de déportation.
Les déportations ont suscité des réactions mitigées. Le président salvadorien Nayib Bukele a exprimé sa satisfaction sur les réseaux sociaux, affirmant avoir accepté d'accueillir environ 300 immigrants pour un coût de 6 millions de dollars. Cette décision a été saluée par des alliés de Trump qui ont souligné les économies potentielles pour les contribuables américains.
Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a également soutenu cette initiative, affirmant que les membres du gang Tren de Aragua étaient envoyés dans des prisons salvadoriennes réputées pour leur sécurité. Cependant, l'administration Trump n'a pas fourni de preuves que ces immigrants étaient réellement des membres de ce gang.
La proclamation de Trump, invoquant l'Alien Enemies Act de 1798, a été critiquée pour son utilisation dans des cas de déportation. Ce texte a été utilisé très rarement dans l'histoire des États-Unis, et son application soulève des questions sur la légalité des actions de l'administration. Les avocats spécialisés en immigration ont rapidement déposé des recours pour contester ces déportations.
Le juge Boasberg a élargi son ordre pour couvrir tous les individus en détention fédérale qui pourraient être ciblés par cette loi. Il a souligné que cette loi n'avait jamais été utilisée en dehors d'une guerre déclarée par le Congrès, ce qui pourrait rendre les actions de Trump contestables sur le plan légal.
Les déportations sous l'administration Trump continuent de susciter des tensions et des débats juridiques. Alors que certains applaudissent ces efforts, d'autres mettent en doute leur légalité et leur éthique. La situation demeure dynamique, et les prochaines audiences judiciaires pourraient avoir un impact significatif sur l'avenir des politiques d'immigration aux États-Unis.