Le congrès extraordinaire du PP, prévu les 4, 5 et 6 juillet, marquera des changements significatifs dans le corpus idéologique du parti. Certains axes seront plus sociaux, comme la question du logement, tandis que d'autres adopteront un discours plus ferme, notamment sur l'immigration. Ce sujet est particulièrement sensible pour la droite européenne et espagnole.
Lors de ce cénacle, le PP proposera que les immigrants en situation irrégulière ne puissent pas accéder aux prestations non contributives. Seuls ceux ayant un emploi pourront obtenir un permis de résidence. Cette initiative, préparée par plusieurs leaders régionaux, vise à renforcer les conditions d'entrée en Espagne.
La proposition stipule que pour résider en Espagne, il est impératif de bien connaître la langue et la culture espagnoles. Cela reflète une volonté de dissuader les arrivées par des voies irrégulières, en utilisant des outils économiques et culturels.
Le PP accuse le gouvernement de ne pas avoir de politique migratoire efficace, ce qui entraînerait une saturation des centres d'accueil aux Canaries. Ils critiquent l'absence de déploiement de Frontex et le manque de pression sur les pays d'origine des immigrants. Selon eux, cela a favorisé une immigration de faible revenu, dépendante de l'État.
Ils soulignent que le nombre d'étrangers a augmenté de deux millions depuis 2018, date à laquelle le gouvernement actuel a pris ses fonctions. Pour le PP, cette situation a été aggravée par des réformes qui facilitent l'arrivée d'immigrants en situation de pauvreté.
Le PP souhaite également modifier les règles de regroupement familial. Actuellement, il est trop facile pour les familles d'immigrants de se regrouper en Espagne. Ils veulent que le regroupement familial retrouve son caractère exceptionnel, pour éviter une régularisation massive.
La proposition précise que « contribuer doit être une condition pour rester ». Ainsi, l'accès aux prestations économiques non contributives sera limité pour les immigrants en situation irrégulière. Cela vise à garantir que la régularité soit liée à une contribution effective au système de sécurité sociale.
Le message du PP s'inscrit dans une bataille pour le vote de la droite, avec Vox qui accuse le PP de ne pas être assez ferme. Les sondages internes montrent que 60 % de la population demande des mesures plus durs sur l'immigration. Ce sujet est devenu une préoccupation transversale, touchant à la fois les électeurs du PP et du PSOE.
En effet, 70 % de la population estime que les immigrants doivent s'intégrer, et 60 % soutiennent des mesures plus strictes. Ces chiffres montrent que l'immigration est un sujet central dans les préoccupations des électeurs.
En somme, le PP prévoit de renforcer son discours sur l'immigration lors de son congrès. Avec des propositions visant à limiter l'accès aux prestations pour les immigrants en situation irrégulière et à modifier les conditions de regroupement familial, le parti cherche à s'aligner sur les préoccupations de l'électorat. Cela pourrait redéfinir les enjeux politiques autour de l'immigration en Espagne.