Le gouvernement américain a récemment envoyé un groupe de migrants à Guantanamo Bay, marquant une étape importante depuis l'annonce de Donald Trump concernant l'expansion de la détention des migrants. Cette décision a suscité de vives réactions et des préoccupations quant aux conditions de détention.
Selon le Département de la Sécurité intérieure (DHS), les migrants envoyés sont liés à la bande Tren de Aragua, originaire des prisons du Venezuela. Dix détenus ont été transportés depuis la base militaire de Fort Bliss, près de la frontière du Texas, vers la base navale américaine à Cuba.
Trump a ordonné l'expansion d'une installation de détention existante à Guantanamo pour accueillir jusqu'à 30 000 personnes. Cette mesure vise à renforcer la capacité des États-Unis à gérer les migrants sans papiers.
Dans une déclaration, la secrétaire du DHS, Kristi Noem, a affirmé : "Donald Trump a été très clair : Guantanamo Bay accueillera les pire des pires. Cela commence aujourd'hui." Des photographies des détenus ont également été publiées, montrant leur embarquement sur l'avion.
Deux responsables ont indiqué à CBS que le groupe était considéré comme une menace élevée. La désignation de Tren de Aragua comme organisation terroriste étrangère a été ordonnée par Trump le mois dernier.
Le centre d'opérations migratoires de Guantanamo (GMOC) a été utilisé par des administrations républicaines et démocrates pour loger des migrants pendant des décennies. Il a principalement accueilli des migrants interceptés en mer.
Le GMOC sera géré par l'Immigration and Customs Enforcement (ICE), selon Tom Homan, le tsar des frontières de Trump. Ce nouvel aménagement soulève des inquiétudes sur les conditions de vie des migrants.
Le gouvernement cubain a rapidement condamné l'expansion de cette installation, le président Miguel Díaz-Canel qualifiant cela d'acte de brutalité. Depuis 1959, Cuba considère Guantanamo comme un territoire occupé et dénonce la présence de la base navale américaine.
En outre, l'année dernière, le projet d'assistance aux réfugiés (IRAP) avait accusé le gouvernement américain de détenir des migrants dans des conditions inhumaines à Guantanamo.
L'envoi de migrants à Guantanamo Bay représente un tournant dans la politique d'immigration de Trump. Alors que les conditions de détention et les implications internationales continuent de susciter des débats, cette situation souligne les défis complexes liés à la gestion des migrants aux États-Unis.