En République tchèque, un milliardaire proche de Donald Trump va être nommé Premier ministre.

Nomination d'Andrej Babis

Le président tchèque a annoncé la nomination d'Andrej Babis comme Premier ministre de la République Tchèque. Ce milliardaire, connu pour ses liens avec Trump, avait déjà occupé ce poste de 2017 à 2021. Son retour au pouvoir intervient après la victoire de son parti ANO aux élections législatives d'octobre.

Petr Pavel, le président, a précisé qu'il nommerait Babis le 9 décembre à 9h00. Cette décision respecte le résultat des élections et les discussions sur la formation d'un gouvernement de coalition. L'ANO a obtenu le plus de voix, mais sans majorité suffisante pour gouverner seul.

Conflits d'intérêts et coalition

La nomination de Babis a été conditionnée par la nécessité de résoudre les conflits d'intérêts potentiels liés à ses activités d'homme d'affaires. À la tête d'Agrofert, un conglomérat chimique et alimentaire, il est l'une des personnalités les plus riches de la République tchèque.

Pour former un gouvernement, Babis a signé un accord de coalition avec des partis d'extrême droite, ce qui soulève des questions sur l'orientation politique future. La coalition inclut le SPD et La Voix des automobilistes, qui ont des positions controversées sur plusieurs sujets.

Controverses autour de Filip Turek

Des inquiétudes persistent concernant la nomination de Filip Turek au ministère de l'Environnement. Il fait l'objet d'une enquête pour violences domestiques et a été impliqué dans une affaire de saluts nazis. Ces allégations soulèvent des doutes sur sa capacité à occuper ce poste.

Turek, figure de proue de La Voix des automobilistes, pourrait devenir un point de friction au sein du gouvernement. Sa situation illustre les défis que Babis devra surmonter pour maintenir la cohésion de sa coalition.

Promesses électorales d'Andrej Babis

Andrej Babis a fait campagne en promettant d'augmenter les prestations sociales et de réduire l'aide à l'Ukraine. Son slogan "Tchèques d'abord" vise à rassurer les électeurs inquiets des conséquences de l'aide étrangère.

Son retour au pouvoir pourrait également signifier un rapprochement avec des pays comme la Hongrie et la Slovaquie, qui ont refusé l'aide militaire à l'Ukraine. Cela pourrait influencer la politique étrangère de la République tchèque.

Accusations de fraude et euroscepticisme

Babis fait face à des accusations de fraude concernant des subventions européennes, qu'il dénonce comme une campagne de diffamation. Ces accusations pourraient affecter sa légitimité en tant que leader.

Co-fondateur du groupe parlementaire eurosceptique "Patriotes pour l'Europe", il a rejeté l'idée d'un référendum sur la sortie de l'Union européenne, malgré les demandes du SPD. Babis semble vouloir maintenir une position modérée sur cette question.

Conclusion

La nomination d'Andrej Babis comme Premier ministre marque un tournant politique en République Tchèque. Entre controverses, promesses électorales et défis de coalition, son mandat s'annonce complexe. Les décisions qu'il prendra influenceront non seulement la politique intérieure, mais aussi les relations internationales de son pays.