Le Canada vient de nommer son tout premier ministre de l'intelligence artificielle, Evan Solomon, un journaliste chevronné et député fraîchement élu de Toronto Centre. Ce nouveau rôle soulève des questions sur ses responsabilités et ses enjeux. Que va-t-il réellement faire ?
Lors de sa nomination, il n'était pas encore clair quel serait l'étendue de son rôle. Un porte-parole du Bureau du Premier ministre a indiqué que le programme libéral serait "le meilleur indice pour l'instant". Ce programme, dévoilé avant les élections du 28 avril, suggère que Solomon aura un travail colossal touchant presque tous les aspects de l'économie.
Mark Carney, son supérieur, a plaidé pour une utilisation massive de l'intelligence artificielle afin de créer une "économie du futur". Cela inclut l'incitation des entreprises à adopter l'IA et à construire l'infrastructure nécessaire pour soutenir ces efforts. Le document promet que l'IA est la clé pour débloquer la productivité et créer des emplois mieux rémunérés.
Le programme appelle à l'utilisation de l'IA pour réduire les tâches répétitives et minimiser les coûts dans le secteur public. Il prévoit également la création d'un bureau de transformation numérique, que Solomon supervisera probablement. Cela vise à transformer fondamentalement la manière dont les Canadiens interagissent avec leur gouvernement.
En utilisant l'IA, le gouvernement espère améliorer les délais de livraison des services, permettant ainsi aux Canadiens d'obtenir des services de meilleure qualité plus rapidement. Des assistants virtuels alimentés par l'IA pourraient aider les citoyens à obtenir des informations de base dans la langue de leur choix.
Un des plus grands défis pour Solomon sera de convaincre le secteur privé d'adopter l'IA. Benjamin Bergen, président du Conseil des innovateurs canadiens, souligne que bien que le Canada soit un leader en recherche sur l'IA, il est à la traîne en matière d'utilisation et de commercialisation. Le programme de Carney promet d'introduire un crédit d'impôt pour encourager l'adoption de l'IA par les petites et moyennes entreprises.
Il est crucial de se demander comment intégrer cette intelligence artificielle dans la société, tant du point de vue gouvernemental que privé. Des exemples comme John Deere montrent comment l'IA peut transformer des secteurs comme l'agriculture, en optimisant la surveillance des cultures et en maximisant les rendements.
Le programme libéral met également l'accent sur la construction d'une infrastructure d'IA détenue par le Canada, y compris des centres de données et des réseaux de communication fiables. Cela est vital pour la souveraineté du Canada. Bergen explique que si des données sensibles, comme celles de la santé, sont stockées aux États-Unis, cela pose des risques en matière de confidentialité et de souveraineté économique.
La possibilité d'un accès non contrôlé aux données par des entités étrangères est une préoccupation majeure. Il est essentiel de garantir que les infrastructures de données soient sécurisées et sous le contrôle canadien.
Solomon doit également faire face au défi de réguler l'intelligence artificielle et de définir les garanties nécessaires. Plusieurs projets de loi, comme la Loi sur l'IA et la Loi sur la cybersécurité, ont été proposés mais n'ont pas été adoptés. Il est crucial de réintroduire ces projets avec des ajustements basés sur les retours de la société.
La confiance et la sécurité des Canadiens doivent être prioritaires dans cette démarche. Le rôle de Solomon sera précisé lorsque Carney lui remettra une lettre de mandat, qui devrait être rendue publique.
Le rôle d'Evan Solomon en tant que ministre de l'intelligence artificielle et de l'innovation numérique est crucial pour l'avenir du Canada. Son mandat pourrait transformer la façon dont les Canadiens interagissent avec leur gouvernement et comment l'IA est adoptée dans le secteur privé. Les défis sont nombreux, mais les opportunités le sont tout autant.