Le ministre du Commerce, Douglas Alexander, a récemment déclaré que le public ne soutenait plus les dépenses d'aide internationale. Cette déclaration intervient dans un contexte où le gouvernement britannique revoit ses priorités budgétaires, notamment en matière de défense.
Le Premier ministre, Sir Keir Starmer, a annoncé une réduction du budget d'aide internationale pour financer une augmentation des dépenses militaires. Cette décision a suscité de vives critiques de la part des organisations caritatives, qui estiment qu'elle nuira gravement aux populations vulnérables à travers le monde.
Alexander a souligné qu'il croyait fermement que l'investissement dans l'aide internationale était à la fois moralement juste et stratégiquement intelligent. Cependant, il a reconnu que le soutien public avait diminué au fil du temps.
Il a noté que le consentement public pour l'aide avait été retiré, indiquant que ce problème était à la fois fiscalement et culturellement complexe. Même si les fonds n'étaient pas limités, il a affirmé que l'argument en faveur de l'aide devrait être renforcé.
Alexander a également mentionné le recul d'autres pays, comme les États-Unis, la France, l'Allemagne et la Norvège, qui avaient été des leaders dans le financement du développement international.
Lors d'une interview, Alexander a évoqué sa participation à la marche Make Poverty History à Édimbourg, il y a vingt ans. Cette manifestation a rassemblé des milliers de personnes réclamant l'annulation des dettes des pays pauvres et davantage d'aide pour l'Afrique.
Il a partagé que cette campagne avait démontré l'importance des choix politiques et leur impact sur la lutte contre la pauvreté à l'échelle mondiale.
Alexander a été secrétaire d'État au développement international entre 2007 et 2010. À l'époque, les gouvernements de Blair et Brown avaient promis d'augmenter le budget d'aide à 0,7 % du revenu national. Cet objectif a été atteint en 2013, mais a été réduit à 0,5 % en 2021.
Plus récemment, Sir Keir a annoncé que ce chiffre tomberait à 0,3 % en 2027 pour financer l'augmentation des dépenses de défense. Une enquête de YouGov a révélé que 65 % des personnes soutenaient cette décision.
Romilly Greenhill, directrice générale de Bond, a fait valoir que le soutien du public pour l'aide britannique restait similaire à celui des années 2010. Elle a souligné que l'aide était essentielle pour la sécurité nationale et pour lutter contre les causes profondes de la pauvreté.
Elle a exhorté Alexander à montrer du leadership et à jouer un rôle clé dans la reconstruction de l'argument en faveur de l'aide auprès du public britannique.
Le débat sur l'aide internationale est plus pertinent que jamais. Les déclarations d'Alexander soulignent un besoin urgent de réévaluer notre engagement envers l'aide mondiale. Alors que les priorités budgétaires changent, il est crucial de rappeler l'importance de l'aide pour un avenir plus stable et équitable.