Un ministre du gouvernement a rejeté les affirmations de Diane Abbott selon lesquelles la direction du Parti travailliste souhaite son éviction. Cette déclaration intervient après sa seconde suspension en raison de commentaires controversés sur le racisme. Le ministre des Finances, James Murray, a affirmé que ce n'était "absolument pas le cas" que le numéro 10 cherchait à retirer Abbott du parti.
La députée vétéran a été suspendue cette semaine après avoir déclaré qu'elle ne regrettait "pas du tout" les événements entourant sa première suspension en 2023. Cette première suspension avait été provoquée par une lettre dans laquelle elle affirmait que les personnes de couleur subissaient le racisme "toute leur vie", ce qui différait du "préjugé" vécu par d'autres groupes.
Suite à sa dernière suspension, Abbott a déclaré que "c'est évident que cette direction du Parti travailliste veut me sortir". Lors d'une interview sur le programme Today de la Radio 4, Murray a précisé que le Parti travailliste suivait un "processus standard". Il a ajouté qu'une enquête interne était en cours et qu'il était important de laisser ce processus se dérouler.
Il a également exprimé qu'il était essentiel de respecter Diane et de laisser l'enquête se poursuivre sans interférence des ministres. Cela souligne l'importance d'une gestion appropriée des conflits internes au sein du parti.
Dans une interview enregistrée en mai, Abbott a affirmé qu'il devait y avoir une différence entre le racisme lié à la couleur et d'autres formes de racisme. Elle a précisé qu'on pouvait identifier une personne noire dans la rue, alors que ce n'était pas le cas pour d'autres groupes. Ces commentaires ont suscité de vives réactions et des critiques.
Dans une déclaration à BBC Newsnight, Abbott a défendu ses propos, les qualifiant de "factuellement corrects". Elle a également partagé un extrait de son interview en ligne, soulignant l'importance de son message.
La suspension récente signifie qu'Abbott siégera en tant que députée indépendante, perdant ainsi le whip. Cela se produit pendant que l'enquête sur ses remarques est en cours. Le Parti travailliste a déclaré qu'il ne commenterait pas tant que l'enquête serait active, respectant ainsi le processus en cours.
Jacqueline McKenzie, avocate et amie d'Abbott, a déclaré que les mots de la députée étaient "instrumentalisés" contre elle. McKenzie a noté qu'Abbott faisait un point important sur les différentes expériences du racisme.
Plusieurs députés travaillistes, principalement de l'aile gauche du parti, ont défendu Abbott, y compris Richard Burgon et Ian Lavery. Même John McDonnell, ancien chancelier de l'ombre, a exprimé son soutien, malgré son statut actuel d'indépendant. Abbott a affirmé qu'elle avait passé sa vie à lutter contre toutes les formes de racisme, y compris l'antisémitisme.
Elle a souligné sa gratitude d'être députée travailliste, tout en exprimant sa conviction que la direction du parti avait tenté de l'évincer. Cela met en lumière les tensions internes au sein du Parti travailliste.
La situation de Diane Abbott illustre les défis auxquels le Parti travailliste est confronté en matière de racisme et de discipline interne. Les commentaires d'Abbott et sa suspension soulèvent des questions sur la gestion des conflits au sein du parti. Alors que l'enquête se poursuit, les réactions continuent de façonner le débat sur le racisme et les politiques internes du Parti travailliste.