
Serguei Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Russie, a exercé ce poste pendant 21 ans, naviguant entre guerre et paix. Sa relation avec Vladimir Poutine a été marquée par des différences de personnalité, mais il a maintenu une collaboration relativement harmonieuse. Cependant, sa visibilité publique semble diminuer, surtout après un appel téléphonique tendu avec le sénateur américain Marco Rubio.
Le 21 octobre, Lavrov et Rubio ont discuté des préparatifs pour une réunion entre Trump et Poutine à Budapest. Cet échange a révélé des tensions, Rubio ayant conseillé à Trump d'annuler la cime. Moscou a refusé de modifier ses exigences territoriales concernant l'Ukraine, ce qui a conduit à des sanctions américaines contre Rosneft et Lukoil.
Cette conversation a été perçue comme un signe que Moscou n'était pas prêt à négocier. Par conséquent, la diplomatie traditionnelle, bien que toujours présente, semble être mise à l'écart par les actions plus directes de Poutine.
Des rumeurs circulent depuis des années à Moscou concernant la position de Lavrov. Son absence lors d'une réunion clé du Conseil de sécurité le 5 novembre a été particulièrement remarquée. Les médias étrangers, comme le Financial Times, ont commencé à critiquer son rôle dans les préparatifs de la réunion entre les présidents.
Cette situation a soulevé des spéculations sur son avenir au sein du gouvernement. Les sources indiquent que son absence était convenue, mais cela souligne son isolement croissant au sein du Kremlin.
Malgré les rumeurs, Lavrov a refait surface le 31 octobre. Lors d'une conférence de presse en ligne, il a tenté de se dédouaner de la responsabilité de l'annulation de la cime, accusant Washington. Il a exprimé la volonté de reprendre le travail préparatoire pour la rencontre entre les dirigeants des deux nations.
Il est intéressant de noter que Lavrov n'a jamais été proche de Poutine. Ce dernier, habituellement doux, semble avoir moins de patience envers lui, ce qui peut expliquer son isolement croissant.
Après son retour, Lavrov a réduit ses activités publiques, cherchant à atténuer les conséquences de la situation actuelle. Il a également perdu son poste de chef de la délégation russe au G20, remplacé par un conseiller présidentiel. Cette perte de pouvoir souligne son statut de plus en plus précaire au sein du gouvernement.
La délégation russe à l'ASEAN, traditionnellement dirigée par Lavrov, a également été confiée à un autre ministre, renforçant l'idée qu'il est en train de perdre son influence.
En somme, la position de Serguei Lavrov est de plus en plus contestée au sein du Kremlin. Alors qu'il a été un acteur clé de la diplomatie russe, les récentes tensions et son isolement croissant pourraient signaler une fin de son influence. La dynamique politique en Russie continue d'évoluer, et Lavrov doit naviguer avec prudence dans ce paysage changeant.