La ministre des Affaires Étrangères de Géorgie, Maka Botchorishvili, souligne l'importance pour l'UE de mieux comprendre la Géorgie. Marquée par les cicatrices de la guerre avec la Russie, la route vers l'intégration européenne est semée d'embûches. Fin novembre, le parti au pouvoir, Rêve Géorgien, a suspendu le processus d'intégration à l'UE jusqu'en 2028, provoquant des protestations massives.
Le processus d'intégration a été mis en pause par le Conseil Européen l'été dernier. Cela fait suite aux préoccupations des dirigeants de l'UE concernant une loi controversée sur l'influence étrangère. De plus, une autre loi visant à contrôler le mouvement LGBT a été introduite, suscitant des comparaisons avec des législations similaires en Russie.
Les critiques portent sur le fait que ces lois conservatrices ne sont pas compatibles avec les valeurs européennes. Pourtant, les valeurs européennes sont profondément ancrées dans la société géorgienne. Les droits universels doivent être respectés, et la Géorgie a adopté une législation antidiscrimination pour montrer son engagement envers ces valeurs.
La Russie a affirmé que les signes de réconciliation concernant l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud doivent se traduire par des mesures concrètes. Moscou a demandé à Tbilissi de délimiter les frontières de ces régions occupées et a exigé des garanties juridiques contre l'usage de la force. Cependant, la question de la restitution de ces territoires reste absente des discussions.
La Géorgie a subi des sanctions russes pendant de nombreuses années, y compris des sanciones énergétiques et des expulsions. Malgré cela, il y a eu des tentatives d'ouverture, comme la suppression des visas pour les citoyens russes en 2009. Cependant, la situation actuelle des régions occupées complique toute amélioration des relations diplomatiques.
La vulnérabilité de la Géorgie s'est accrue depuis le début de la guerre en Ukraine. Le gouvernement géorgien a pour priorité d'éviter une escalade avec la Russie. Avec l'expérience des conflits passés, la Géorgie sait qu'elle ne peut compter que sur elle-même, sans garanties de sécurité de l'OTAN ou de l'UE.
Dans ce contexte géopolitique, les actions de la Géorgie doivent être prudentes. La ministre a précisé que le pays s'est engagé à ne pas utiliser la force. Cependant, la Russie, qui reconnaît l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, doit également s'engager à ne pas recourir à la force.
Lors de la dernière campagne électorale, un des thèmes clés était de prévenir un nouveau conflit similaire à celui de 2008. Le gouvernement de Rêve Géorgien se présente comme le seul à avoir maintenu la paix depuis 2012. Cette stabilité permet de se concentrer sur le développement du pays.
Après le début de la guerre en Ukraine, la Géorgie a ressenti une pression immense liée à sa sécurité. Les demandes d'envoi de troupes en Ukraine ou d'imposition de sanctions à la Russie ont été reçues avec prudence, car aucune garantie n'a été donnée concernant les réactions russes.
La Géorgie se trouve à un carrefour critique de son histoire. Entre la nécessité d'intégration européenne et les défis posés par la Russie, le pays doit naviguer avec soin dans un environnement géopolitique complexe. La ministre Botchorishvili rappelle que la paix et la sécurité sont des priorités, et que la prudence est essentielle pour éviter tout nouveau conflit.