Le ministre de la police, Senzo Mchunu, est au cœur d'accusations graves concernant des liens avec des gangs criminels. Ces allégations ont été formulées par le responsable de la police du KwaZulu-Natal, Nhlanhla Mkhwanazi, lors d'une conférence de presse. Il a affirmé que Mchunu aurait interféré dans des enquêtes sur des meurtres à motivation politique.
Mchunu a rejeté ces accusations, les qualifiant de « folles allégations ». Le président Cyril Ramaphosa a également exprimé sa préoccupation, les qualifiant de « préoccupations graves pour la sécurité nationale », nécessitant une attention prioritaire.
Gen Mkhwanazi a exposé une série d'événements qu'il considère comme ayant conduit à la dissolution « orchestrée » d'une task force créée en 2018. Cette équipe était chargée d'enquêter sur les meurtres de politiciens, en particulier dans la province de KwaZulu-Natal.
Il a révélé que les enquêtes de l'équipe avaient mis au jour des liens avec des individus de haut profil, y compris des politiciens et des hommes d'affaires liés à un cartel de drogue. Malgré un grand nombre de cas non résolus, Mchunu a justifié la dissolution de l'unité en affirmant qu'elle n'apportait pas de valeur à la province.
Selon Gen Mkhwanazi, 121 dossiers de cas auraient été retirés de l'unité à la demande du ministre, sans l'autorisation de son supérieur, le commissaire de police national, Gen Fannie Masemola. Ces dossiers sont restés sans enquête depuis mars, malgré des instructions d'arrestation déjà émises pour certains.
Le chef de la police provinciale a également accusé Mchunu d'entretenir des liens avec un homme d'affaires controversé, Vusimuzi Matlala, qui aurait financé sa carrière politique. Matlala avait un contrat lucratif avec la police, annulé après son arrestation pour tentative de meurtre en mai.
Gen Masemola a promis d'aborder ces allégations plus tard dans la semaine, lors de l'annonce de la nomination d'un chef temporaire du renseignement criminel. Ce dernier, Lt-Gen Dumisani Khumalo, a été arrêté le mois dernier pour fraude et corruption.
Le cas de Khumalo et d'autres personnes impliquées est lié à une enquête en cours sur des abus présumés de fonds de renseignement et des nominations potentiellement illégales au sein du Service de police sud-africain (SAPS).
Les accusations portées contre le ministre Senzo Mchunu soulèvent des questions sérieuses sur l'intégrité au sein de la police sud-africaine. Alors que les enquêtes se poursuivent, la sécurité nationale et la confiance du public dans les autorités sont mises à l'épreuve. Les prochaines étapes seront cruciales pour déterminer l'issue de cette affaire.