Le premier ministre du Pays de Galles a refusé de soutenir les coups de coupes dans les prestations sociales annoncés par le chancelier du Labour cette semaine. Lors d'une audition devant un comité du Senedd, Eluned Morgan a exprimé son désir de "réserver sa position" jusqu'à ce qu'elle connaisse l'impact sur le Pays de Galles.
La dirigeante du Labour gallois a également confirmé qu'elle attendait toujours une réponse de la secrétaire au Travail et aux Pensions, Liz Kendall, concernant une évaluation d'impact spécifique au Pays de Galles. Elle a déjà demandé cette évaluation le 11 mars, qualifiant le retard de "décevant".
Dans sa déclaration de printemps, le chancelier Rachel Reeves a annoncé plusieurs changements de prestations, y compris le renforcement des règles de qualification pour les Paiements d'Indépendance Personnelle (PIPs). Ces derniers sont la principale aide pour les personnes handicapées, dont plus de 250 000 personnes en âge de travailler au Pays de Galles bénéficient.
Reeves a déclaré qu'il n'était "pas acceptable" de "mettre de côté" toute une génération de personnes sans emploi utilisant de manière inappropriée les PIPs. Elle a également confirmé que le crédit universel lié à la santé pour les nouveaux demandeurs serait gelé à un nouveau niveau inférieur de 50 £ par semaine jusqu'en 2030.
Une évaluation du Département du Travail et des Pensions a révélé que 3,2 millions de familles en Angleterre et au Pays de Galles seraient défavorisées par ces changements. De plus, 250 000 personnes supplémentaires pourraient être poussées dans la pauvreté relative.
Concernant le principe de déplacer les gens des prestations vers l'emploi, Morgan a déclaré qu'il serait "bon d'avoir plus de personnes au travail au Pays de Galles". Elle a souligné que le taux d'emploi n'est pas aussi bon que dans d'autres pays, notant une augmentation depuis la pandémie.
Interrogée directement par le membre du Senedd de Plaid Cymru, Llyr Gruffydd, sur son soutien aux changements, Morgan a répondu qu'elle n'avait pas encore une compréhension claire de l'impact sur le Pays de Galles. Elle a souhaité réserver sa position jusqu'à ce qu'elle ait plus d'informations.
Gruffydd a rappelé que la secrétaire galloise Jo Stevens avait déclaré que le premier ministre avait "accueilli" les réformes. À ce moment-là, Morgan est restée silencieuse, ne répondant pas à cette remarque.
Le 18 mars, le premier ministre a indiqué au Senedd qu'elle avait écrit à Kendall et avait "parlé personnellement à No 10" au sujet des changements du système de prestations. Cependant, lors de son témoignage, elle a admis ne pas avoir parlé directement au premier ministre.
Lorsqu'on lui a demandé qui elle avait rencontré, Morgan a répondu : "C'étaient des personnes dans l'unité de No 10, je ne me souviens pas de leurs noms". Elle a ajouté qu'elle ne pouvait pas se souvenir de chaque nom des personnes qu'elle rencontrait quotidiennement.
En conclusion, Eluned Morgan a exprimé ses préoccupations concernant les réformes des prestations sociales, tout en restant prudente quant à son soutien sans une évaluation claire. Le silence observé lors de l'audition souligne les tensions politiques entourant cette question cruciale pour le Pays de Galles.