Le dirigeant des syndicats britanniques, Paul Nowak, interpelle le gouvernement pour qu'il montre "de quel côté il se trouve". Cette déclaration intervient après le remaniement au sein du Parti travailliste. Lors de sa conférence annuelle à Brighton, il soulignera que le gouvernement doit faire davantage pour les communautés de la classe ouvrière.
Nowak fera valoir que la promesse de changement du Parti travailliste lors des dernières élections ne semble pas être une réalité vécue. Il insistera sur la nécessité pour le gouvernement de prendre ce qu'il appelle "les bonnes décisions politiques" afin de convaincre les électeurs qu'il est de leur côté.
Il appellera également à la levée du plafond des allocations pour les deux enfants, financée par de nouveaux impôts sur la richesse. Un message similaire provient de Sharon Graham, la dirigeante du syndicat Unite. Selon elle, les avertissements à l'égard du Parti travailliste ont des conséquences financières et politiques.
Lors de la conférence de son propre syndicat cet été, les délégués ont voté massivement pour réexaminer leur relation avec le Parti travailliste. Graham a déclaré à la BBC qu'à une future conférence d'Unite, il y aura une opportunité de rompre un lien ancien qui vaut environ 1,3 million de livres par an pour le Parti travailliste.
Elle a affirmé : "Instinctivement, les travailleurs ne sentent pas que le Parti travailliste est de leur côté." Elle a ajouté que les membres auront l'opportunité de voter sur leur affiliation avec le Parti travailliste lorsque le moment sera venu. "Si ce vote avait lieu aujourd'hui, je pense qu'ils voteraient pour se désaffilier", a-t-elle précisé.
Graham a prédit que le parti Reform UK serait le principal bénéficiaire si le Parti travailliste ne parvenait pas à améliorer le niveau de vie. Elle a averti que "s'ils ne font rien de vraiment radical", ils se retrouveront dans une énorme difficulté.
Les avertissements surviennent alors que Christina McAnea, la dirigeante du plus grand syndicat du Royaume-Uni, a déclaré qu'il serait "énorme erreur" pour le gouvernement de relâcher son projet de loi sur les droits des travailleurs. Cette législation devrait devenir loi dans quelques semaines et représente un grand bouleversement des droits des travailleurs.
Elle inclut des protections contre les licenciements abusifs et une interdiction des contrats à "zéro heure" exploiteurs. McAnea a exprimé ses inquiétudes quant au fait que les ministres ne sont plus engagés à mettre en œuvre le projet de loi dans son intégralité, suite à la démission d'Angela Rayner et au remaniement ministériel.
Le Parti travailliste a déclaré qu'il offrait la plus grande augmentation des droits des travailleurs en une génération et que les salaires augmentent maintenant plus vite que les prix. Le Premier ministre Sir Keir Starmer a affirmé que la prochaine phase du gouvernement se concentrera sur "la livraison, la livraison, la livraison" de ses promesses.
Ces déclarations des dirigeants syndicaux mettent en lumière un sentiment croissant de mécontentement envers le Parti travailliste. Les syndicats exigent des actions concrètes pour prouver leur soutien aux travailleurs. La pression monte sur le gouvernement pour qu'il réponde à ces préoccupations, sinon il risque de perdre le soutien essentiel de la classe ouvrière.