La commissaire aux abus domestiques pour l'Angleterre et le Pays de Galles, Dame Nicole Jacobs, a exprimé sa préoccupation profonde face aux plans du gouvernement pour lutter contre les abus. Elle a souligné que ces initiatives pourraient continuer à échouer les victimes. Ses commentaires interviennent après que les ministres ont refusé d'accepter l'ensemble de ses recommandations issues d'une révision publiée en janvier.
Dame Nicole a insisté sur la nécessité d'une stratégie complète, soutenue par un financement accru, pour améliorer l'expérience des victimes dans le système judiciaire. Le gouvernement a réagi en déclarant avoir déjà mis en place une série de mesures audacieuses pour renforcer les réponses policières et protéger les victimes.
Dans sa révision de janvier, Dame Nicole a critiqué les échecs systémiques du système judiciaire. Elle a noté que le manque de financement et les faibles taux de condamnation avaient conduit à une perte de confiance des victimes envers la police et les tribunaux. Elle a formulé douze recommandations pour améliorer le système, avertissant que la promesse phare du Labour de réduire de moitié les niveaux de violence contre les femmes et les filles risquait de "tomber à plat".
En réponse, le gouvernement a accepté deux de ses suggestions : élever le statut des abus domestiques au sein de la police et renforcer les règles de conduite pour les officiers accusés d'abus. Cependant, il a rejeté une recommandation visant à faciliter la législation pour les victimes qui utilisent la violence contre leur agresseur.
Le gouvernement a partiellement accepté neuf autres recommandations de Dame Nicole, notamment pour une meilleure formation des policiers, juges et agents de probation. Il a également proposé d'investir pour améliorer le partage des données entre les différentes agences de la justice pénale. Toutefois, Dame Nicole a averti que rebaptiser des programmes existants ne suffirait pas à améliorer le système.
Elle a souligné que les programmes de formation actuels étaient insuffisants et que les ministres n'avaient pas fourni d'assurance concrète concernant un meilleur financement. "Nous avons un système de justice pénale qui échoue actuellement les victimes d'abus domestiques", a-t-elle déclaré, exprimant ses inquiétudes quant à l'absence d'une stratégie complète.
Dame Nicole a averti que sans une stratégie complète et un financement adéquat, la situation ne ferait qu'empirer. Elle a insisté sur le fait que le gouvernement devait fournir des assurances concrètes sur la mise en œuvre de ses recommandations. Le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice ont indiqué qu'ils envisageraient comment mieux soutenir les victimes dans le cadre de la révision budgétaire en cours.
Les décisions prises par le gouvernement pourraient avoir un impact significatif sur la vie des victimes d'abus domestiques. Les mesures doivent être efficaces et s'accompagner de ressources suffisantes pour garantir une réelle amélioration du système judiciaire.
En somme, la situation des victimes d'abus domestiques reste préoccupante. Les recommandations de Dame Nicole Jacobs sont essentielles pour améliorer le système. Toutefois, sans un engagement fort du gouvernement et des ressources adéquates, il est probable que les victimes continuent de souffrir dans un système qui ne répond pas à leurs besoins.