Le Conseil d'Indra est en pleine turbulence suite à la démission du CEO de Minsait, Luis Abril. Cette décision fait suite à une demande du président du groupe, Ángel Escribano, qui a souhaité que Abril quitte le conseil. Bien qu'Escribano ne veuille pas qu'Abril parte de l'entreprise, il souhaite rééquilibrer le conseil, où la majorité des membres voient leur mandat arriver à terme.
Ce changement est crucial, car plusieurs actionnaires ont le droit d'occuper des sièges au sein du conseil. Abril, un dirigeant expérimenté, a déjà résisté par le passé à des tentatives de le retirer de son rôle de conseiller. Il a même eu des conflits avec l'ancien président, Marc Murtra, sur ce sujet. "Je ne peux pas accepter de quitter le conseil d'administration d'Indra par respect pour ce que représente Minsait", avait-il déclaré.
Alors qu'Abril se prépare à quitter le conseil, il laisse trois mois à Escribano pour trouver un nouveau CEO pour la division digitale d'Indra. Cette division, malgré l'essor dans le secteur de la défense, génère le plus de revenus pour l'entreprise. Les derniers résultats jusqu'en mars montrent que cette division a contribué à 64% des revenus et presque la moitié des bénéfices.
La vente potentielle de cette division est envisagée depuis des années pour financer des acquisitions dans le secteur de la défense. Cependant, cette opération semble stagner, car Escribano et le CEO actuel, José Vicente de los Mozos, ont récemment écarté toute vente qui ne refléterait pas la valeur estimée du groupe.
La situation au sein du conseil est particulièrement délicate en ce moment. D'une part, il existe une fragmentation autour de la potentielle acquisition d'Escribano Mechanical and Engineering, l'entreprise du président d'Indra et de son frère. Cela a soulevé des inquiétudes parmi les conseillers concernant un possible conflit d'intérêts.
Les membres du conseil doivent s'abstenir de participer aux discussions sur cette opération, dirigée par De los Mozos. En parallèle, le conseil examine actuellement les demandes des actionnaires pour convoquer une assemblée générale, une décision imminente qui pourrait entraîner les premiers changements au sein d'un organe dont la majorité des membres verra leur mandat expirer entre juin et octobre.
La démission de Luis Abril du conseil d'Indra marque un tournant significatif pour l'entreprise. Les défis internes, notamment les conflits d'intérêts et la nécessité de rééquilibrer le conseil, soulignent l'importance d'une gouvernance efficace. Les mois à venir seront cruciaux pour l'avenir d'Indra et de sa division digitale, qui reste un pilier de sa réussite.