
La mobilisation des agriculteurs, opposés à la politique gouvernementale d’abattage massif des cheptels, se poursuit, bien que son ampleur diminue. Dans le Sud-Ouest, les barrages se maintiennent, mais le nombre de manifestants a chuté. Dimanche, moins d'une dizaine de barrages demeuraient actifs, avec quelques centaines de participants, selon les autorités.
La circulation sur plusieurs axes routiers, tels que l’A63 près de Bordeaux et l’A64 entre Toulouse et Bayonne, restait perturbée. Les manifestations agricoles, qui ont duré plusieurs jours, continuent d'affecter la mobilité dans toute la France. À Tarascon-sur-Ariège, le blocage de la RN20 a été levé après dix jours de protestations, mais de nouvelles actions sont prévues.
Le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 23 actions mobilisant 720 personnes dimanche. Ce chiffre est en baisse par rapport aux jours précédents, où 1 619 manifestants étaient présents samedi. À Cestas, la Coordination rurale de Gironde a décidé de maintenir son barrage sur l’A63, malgré la réouverture d'une bretelle pour les vacanciers.
Jean-Paul Ayres, porte-parole de la CR33, a souligné que la situation reste en statu quo. Il attend des réponses des autorités concernant la dermatose et la crise viticole. À Carbonne, le barrage de l’A64 a atteint son dixième jour, avec des agriculteurs déterminés à continuer leur lutte.
La Coordination rurale et la Confédération paysanne, qui s'opposent à la stratégie d'abattage massif, n'ont pas appelé à lever les blocages. Les sections départementales sont libres de poursuivre le mouvement. Cette division au sein des agriculteurs reflète les tensions autour de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse.
Dans un article de La Tribune Dimanche, quatre anciens ministres de l’Agriculture ont exprimé leur soutien à l’abattage total dès la détection d’un cas. Ils ont mis en garde contre les décisions basées sur l’émotion, soulignant l'importance d'une approche rationnelle.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé que près de 50 % du cheptel ariégeois est désormais vacciné contre la dermatose. Dans l’Aude, ce chiffre atteint 70 %, tandis que les Pyrénées-Orientales affichent un taux de 100 %. Ces départements sont prioritaires pour la vaccination, en raison des cas recensés.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, environ 28 000 bovins ont été vaccinés, représentant presque 15 % du cheptel. Selon les statistiques, à peine une vache sur cinq a été vaccinée dans les dix départements concernés du Sud-Ouest, ce qui soulève des inquiétudes quant à l'efficacité de la campagne de vaccination.
La mobilisation des agriculteurs face à la politique d’abattage massif témoigne d’une tension croissante dans le secteur. Alors que certaines actions diminuent, d'autres se préparent à se poursuivre. La question de la vaccination reste cruciale pour la santé du cheptel et la pérennité des exploitations agricoles.