Les manifestations en Turquie continuent de croître. L'opposition a organisé de nouveaux rassemblements, notamment une mobilisation étudiante, pour contester l'incarcération du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu. La situation reste tendue, avec des manifestations récurrentes dans plusieurs villes.
Lors d'un discours, Ozgur Ozel, le leader du CHP, a déclaré que ces rassemblements ne sont pas de simples manifestations, mais un acte de défiance contre le fascisme. Il a appelé au boycott des chaînes pro-gouvernementales qui ignorent les événements. La mobilisation attire des dizaines de milliers de personnes.
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Istanbul, où des manifestations ont lieu chaque soir depuis l'arrestation d'Imamoglu. Ce dernier a été désigné comme candidat à la présidentielle de 2028 par son parti, le CHP, lors d'une primaire symbolique qui a attiré 15 millions de votants.
Les autorités turques ont réagi avec une forte répression. Les manifestations ont été interdites dans les plus grandes villes, et plus de 1 130 personnes ont été interpellées en six jours. Le ministre de l'Intérieur a annoncé que 43 arrestations ont eu lieu lundi soir.
Recep Tayyip Erdogan a dénoncé des "provocations" de l'opposition. Il a demandé à ses opposants de ne pas troubler la paix des citoyens, tout en renforçant la présence policière pour faire face aux manifestations.
Les arrestations de journalistes ont suscité des inquiétudes. Au moins dix journalistes, y compris un photographe de l'AFP, ont été arrêtés. L'association turque MLSA a appelé à la fin des entraves à la liberté de la presse.
Amnesty International a également exprimé ses préoccupations, demandant aux autorités de mettre fin à l'usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques. La situation a attiré l'attention internationale, notamment de la part de l'Union européenne.
La France a condamné l'incarcération d'Imamoglu, la qualifiant d'atteinte à la démocratie. L'Allemagne a également exprimé son inquiétude face à la situation, considérant ces actions comme un mauvais signal pour la démocratie en Turquie.
Les autorités turques doivent faire face à une pression croissante, non seulement sur le plan interne, mais aussi international, concernant le respect des droits humains et des libertés fondamentales.
L'arrestation d'Imamoglu a également des répercussions sur l'économie turque, déjà fragile. La Bourse a chuté, et la livre turque a atteint un niveau historiquement bas face au dollar. Erdogan a tenté de minimiser ces fluctuations économiques en les qualifiant de "sans fondement".
La situation économique pourrait devenir un facteur déterminant dans les manifestations à venir, alors que les citoyens expriment leur mécontentement face à la gestion économique du pays.
Les manifestations en Turquie mettent en lumière une tension sociale croissante. L'incarcération d'Imamoglu et la répression des manifestations soulèvent des questions cruciales sur l'état de la démocratie et des droits humains dans le pays. La communauté internationale observe avec attention l'évolution de cette situation.