
Des discussions internationales sur les changements des règles de migration de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) vont débuter mercredi. Le gouvernement britannique exhorte ses partenaires à moderniser la manière dont les États gèrent la crise migratoire illégale à l'échelle du continent. Ces pourparlers représentent un signe significatif de la possibilité de réinterpréter le droit international des droits de l'homme.
Les discussions visent à faciliter l'action des États contre le trafic de personnes et à établir des "centres de retour" pour les personnes sans droit de séjour en Europe. Dans une déclaration préalable à la réunion, Sir Keir Starmer et la Première ministre danoise Mette Frederiksen ont souligné la nécessité de réinterpréter les lois sur les droits de l'homme pour protéger les frontières.
Les critiques affirment que la CEDH entrave l'élimination des migrants illégaux, tandis que les partisans soutiennent que ces allégations sont exagérées. L'objectif est d'atteindre une déclaration politique d'ici le printemps, définissant l'application de la Convention européenne des droits de l'homme dans les cas de migration.
Cette réunion au Conseil de l'Europe survient après des mois de pression concernant la migration. Neuf membres de l'organe des droits de l'homme, dirigés par l'Italie et le Danemark, ont appelé à des réformes plus tôt cette année. Bien que le Royaume-Uni n'ait pas signé cette lettre ouverte, il a exercé des pressions en coulisses pour des discussions sur les réformes.
La question de l'adhésion à la convention est devenue de plus en plus controversée au Royaume-Uni. Les conservateurs et Reform UK ont exprimé leur intention de quitter la CEDH s'ils remportent les prochaines élections. Kemi Badenoch a déclaré que quitter la convention n'était pas une "solution miracle", mais une étape nécessaire pour protéger les frontières.
Dans le Guardian, Sir Keir et Mette Frederiksen ont affirmé que les États membres doivent aller plus loin pour faire face aux défis de la migration incontrôlée. Ils ont souligné que l'Europe a surmonté des épreuves précédentes en agissant ensemble. "Sinon, les forces divisant nos nations deviendront plus fortes", ont déclaré les dirigeants.
Ils ont insisté sur le fait que les gouvernements responsables doivent apporter les changements que les citoyens demandent. "Nous contrôlerons nos frontières pour protéger nos démocraties", ont-ils ajouté, affirmant leur engagement à renforcer les nations européennes.
La délégation britannique, dirigée par le vice-premier ministre David Lammy, réaffirmera l'engagement du Royaume-Uni envers la CEDH. Cependant, il insistera sur le fait que son interprétation ne doit pas entraver la lutte contre le trafic de personnes. Le plan domestique déjà annoncé comprend des mesures pour restreindre l'application du droit à la vie privée dans les cas d'expulsion.
Si la réunion à Strasbourg est couronnée de succès, les responsables commenceront à travailler sur une déclaration politique visant à clarifier l'application des lois sur les droits de l'homme face aux défis migratoires. La deadline pour le texte final est fixée à mai prochain.
Les discussions à venir sont cruciales pour l'avenir de la migration en Europe. Elles aborderont des questions complexes, notamment la lutte contre le trafic de migrants et la création de centres de retour conformes aux droits de l'homme. Les résultats de ces pourparlers pourraient redéfinir la manière dont les lois sur les droits de l'homme sont appliquées dans le contexte migratoire, avec un impact potentiel sur des milliers de vies.