Des milliers de Népalais se sont rassemblés ce dimanche aux abords de l'Aéroport International Tribhuvan de Katmandou pour accueillir le roi déchu Gyanendra. Son retour à la capitale marque la fin d'une absence de un mois et demi, durant laquelle il a effectué une tournée à travers le pays pour revendiquer la restauration de la monarchie hindoue.
Cette mobilisation des partisans de Gyanendra, qui a été détrôné en 2008, a conduit les autorités à mettre en place un dispositif de sécurité sans précédent. Des équipes de police et de la Force de Police Armée ont été déployées dès le matin, dans un climat de tension croissante au Népal. Les manifestations pour la restauration de la monarchie se sont intensifiées ces dernières semaines, soulignant un mécontentement grandissant dans le pays.
Les dirigeants politiques du nouveau système républicain ont intensifié leurs attaques contre l'ancien roi. Ils ont clairement affirmé que le retour du trône est impensable. Les médias locaux et les analystes soulignent que la classe politique est de plus en plus préoccupée par le mal-être croissant de la population, exacerbée par la corruption galopante au sein de l'élite dirigeante.
Les partisans du roi, rassemblés devant l'aéroport, ont scandé des slogans contre le Premier ministre, Sharma Oli. Ils ont appelé à un retour du roi pour mettre fin au chaos politique. Cette concentration a été organisée par le Parti Rashtriya Prajatantra (RPP), qui a remplacé plusieurs événements prévus par une grande célébration pour accueillir l'ex-roi, revenant de Pokhara.
Cette semaine, des milliers de personnes ont participé à une manifestation à moto, parcourant le trajet de Babar Mahal à l'ancien Palais Royal. Ils ont scandé le slogan : "Evacuons le Palais Royal, ramenons notre roi". Des affrontements violents ont eu lieu entre les sympathisants de la monarchie et les forces de police, témoignant de la tension latente dans le pays.
Le 19 février, lors d'une pèlerinage, Gyanendra a appelé à l'unité et à la prospérité du Népal. Il a déclaré avoir renoncé au trône en 2008, non par faiblesse, mais pour voir la paix s'installer dans le pays. Ses déclarations ont suscité des inquiétudes parmi les dirigeants républicains, qui l'ont averti de ne pas chercher à déstabiliser le pays.
Le soutien à la restauration de la monarchie a considérablement augmenté depuis fin 2023. Des marches massives ont eu lieu dans plusieurs districts autour de Katmandou, où les partisans réclament des réformes politiques et la chute du gouvernement actuel. Ils exigent surtout le retour de l'État hindou, symbolisé par la figure du roi.
Avant l'abolition de la monarchie, Gyanendra était le dernier souverain hindou au monde. Le trône et la religion sont devenus des facteurs clés galvanisant la protestation de nombreux Népalais mécontents de la direction prise par le pays depuis le retour de la démocratie en 2008.
Le retour de Gyanendra a ravivé d'intenses débats au Népal. Alors que la population exprime son désir de changement, la situation politique demeure fragile. Les tensions entre les partisans de l'ancien roi et le gouvernement actuel soulignent la complexité des enjeux qui touchent la nation himalayenne. Les prochains mois seront cruciaux pour l'avenir politique du Népal.