En novembre 2024, les députés britanniques ont voté en faveur d'une proposition de légalisation de la mort assistée en Angleterre et au Pays de Galles. Ce projet de loi, qui nécessite encore des mois d'examen minutieux, pourrait transformer les lois actuelles qui interdisent aux individus de demander une aide médicale pour mourir. La situation actuelle soulève de nombreuses questions éthiques et légales.
Le projet de loi sur les adultes en phase terminale a été introduit par la députée travailliste Kim Leadbeater. Il vise à donner aux personnes en phase terminale le droit de choisir de mettre fin à leur vie. Selon cette proposition, les candidats doivent remplir plusieurs conditions, notamment être âgés de plus de 18 ans et avoir été enregistrés auprès d'un médecin généraliste pendant au moins 12 mois.
De plus, ils doivent démontrer leur capacité mentale à faire ce choix et exprimer un souhait clair et informé, sans pression extérieure. Un processus rigoureux est prévu, incluant des déclarations signées et l'évaluation par deux médecins indépendants, avec un délai de réflexion de 14 jours après chaque demande.
Lors de ce vote historique, 330 députés ont soutenu le projet de loi, tandis que 275 se sont opposés. Les députés ont eu la liberté de vote, leur permettant de décider en fonction de leur conscience plutôt que de suivre les consignes de leur parti. Le Premier ministre Sir Keir Starmer a voté en faveur, mais plusieurs membres du gouvernement ont exprimé leur désaccord.
La plupart des députés conservateurs ont rejeté le projet, bien que quelques-uns aient montré leur soutien. Ce vote contraste avec celui de 2015, où des propositions similaires avaient été rejetées par une large majorité.
Le chemin vers la légalisation de la mort assistée est encore long. Un comité de 23 députés examinera le projet de loi en détail et proposera des amendements. Ce processus inclura des auditions publiques et des témoignages d'experts. L'objectif est que le projet soit discuté à nouveau au Parlement d'ici le 25 avril.
Il est important de noter que même si le projet de loi passe les différentes étapes, une période de deux ans pourrait être nécessaire avant sa mise en œuvre, car il est crucial de bien encadrer cette législation.
La question de la mort assistée suscite des opinions divergentes. Les opposants craignent que des personnes vulnérables soient poussées à mettre fin à leurs jours, plaidant plutôt pour des améliorations dans les soins palliatifs. Des figures comme la baronne Grey-Thompson expriment des inquiétudes concernant les risques de contrôle coercitif.
À l'inverse, des défenseurs comme Kim Leadbeater soulignent la nécessité de changer la loi pour éviter des décès douloureux. Le groupe Dignité dans la Mort affirme que ce projet de loi est le plus détaillé jamais proposé au Parlement britannique.
La légalisation de la mort assistée en Angleterre et au Pays de Galles soulève des débats intenses, mêlant éthique, droits individuels et préoccupations sociétales. Alors que le processus législatif se poursuit, il est essentiel de peser soigneusement les implications de cette législation potentielle. La discussion autour de la mort assistée reste un sujet délicat qui nécessite une attention particulière.