Une récente étude a révélé que les taux de mortalité infantile ont augmenté dans les États américains ayant adopté des interdictions d'avortement. Cette situation fait suite à l'annulation de l'arrêt Roe v Wade en 2022, qui a profondément divisé les communautés. Les chercheurs estiment qu'environ 478 décès d'enfants en bas âge auraient pu être évités sans ces restrictions.
Alison Gemmill, co-leader de l'étude, a déclaré que les politiques restrictives en matière d'avortement pourraient annuler des décennies de progrès dans la réduction des décès infantiles. L'arrêt de la Cour suprême des États-Unis a supprimé le droit constitutionnel des femmes à interrompre une grossesse jusqu'à la viabilité fœtale, généralement autour de la 24e semaine.
Selon l'étude publiée par l'école de santé publique de John Hopkins, les taux de mortalité des bébés nés avec des anomalies congénitales ont augmenté. Les taux de mortalité infantile ont atteint 6,26 pour 1 000 naissances vivantes, contre un taux attendu de 5,93. Cela représente une augmentation relative de 5,6%.
De plus, le nombre de décès d'enfants dus à des anomalies congénitales a également augmenté, passant d'un taux attendu de 1,24 à 1,37 pour 1 000 naissances vivantes, soit une hausse de 10,87%. Les décès dus à d'autres causes ont également augmenté, atteignant 4,89 pour 1 000, contre un taux attendu de 4,69.
Les données montrent que parmi les nourrissons non hispaniques noirs, la mortalité a atteint 11,81 décès pour 1 000 naissances vivantes après les interdictions, par rapport à un taux attendu de 10,66. Cela représente une augmentation de près de 11%. Ce constat souligne les disparités raciales dans les résultats de santé infantile.
Les chercheurs estiment que l'augmentation de la mortalité infantile due aux malformations congénitales est liée au refus d'avortements pour des grossesses non viables. Cependant, l'augmentation des décès pour des causes non congénitales reste plus complexe à expliquer, selon les chercheurs.
Les résultats de l'étude indiquent que les interdictions d'avortement touchent de manière disproportionnée les populations défavorisées, qui sont déjà à risque plus élevé de mortalité infantile. De plus, ces restrictions peuvent entraîner des retards dans l'accès aux soins médicaux.
Une autre recherche de l'école de santé publique de John Hopkins a établi un lien entre les interdictions d'avortement et l'augmentation des taux de fécondité. Après l'annulation de Roe v Wade, le nombre de naissances pour 1 000 femmes en âge de procréer dans les États concernés a augmenté de 1,7%, soit environ 22 180 naissances supplémentaires.
En conclusion, l'annulation de Roe v Wade et les lois restrictives sur l'avortement ont des conséquences graves sur la santé infantile aux États-Unis. L'augmentation des taux de mortalité infantile met en lumière les défis auxquels sont confrontées les femmes et les familles dans les États où ces lois sont en vigueur. Les implications de ces politiques soulignent l'importance d'une approche équilibrée et informée en matière de santé publique.