Cette semaine, les habitants du sultanat de Terengganu ont ressenti un frisson face au durcissement des normes religieuses. Tous les hommes musulmans de cet État malaisien risquent désormais une amende de 600 euros et, pire encore, une peine de prison pouvant aller jusqu'à deux ans s'ils ne se rendent pas aux prières du vendredi sans raison valable.
Le dirigeant local, Muhammad Khalil bin Abdul Hadi, a souligné l'importance de ce rappel. Selon lui, les prières du vendredi ne sont pas seulement un symbole religieux, mais aussi une expression d'obéissance pour les musulmans. Depuis 2016, la Loi de Delits Pénaux de la Sharia est en vigueur à Terengganu, visant à contrer la tendance à la relaxation observée parmi certains fidèles.
Avec 95 % de la population d'origine malaise, Terengganu est l'un des États les plus homogènes de Malaisie. La majorité de ses habitants pratiquent la foi de Mahomet. Depuis l'arrivée au pouvoir du Parti Islamique (PAS) en 2018, les autorités ont intensifié leurs efforts pour imposer une stricte observance des traditions religieuses.
Les responsables politiques, comme Khalil, utilisent les médias pour rappeler aux hommes musulmans que se rendre à la mosquée est une obligation sérieuse. Auparavant, des sanctions étaient appliquées uniquement après trois absences injustifiées aux prières. Désormais, les règles seront affichées dans les mosquées et les patrouilles religieuses renforceront leurs inspections.
Phil Robertson, directeur d'Asia Human Rights and Labour Advocates, a dénoncé ces lois, affirmant qu'elles nuisent à l'image de l'islam. Malaisie, un royaume dynamique du Sud-Est asiatique, est une confédération de 13 États et trois territoires fédéraux, avec plus de 30 millions d'habitants.
Le système politique malais est unique, avec une monarchie élective où neuf sultans se partagent la tête de l'État. Ces sultans, en tant que leaders spirituels, jouent un rôle crucial dans la prévention de l'extrémisme religieux. Malgré le conservatisme du PAS, le sultan actuel, Mizan Zainal Abidin, a interdit les discours politiques dans les mosquées pour limiter la politisation de la religion.
En avril 2024, une crise a éclaté lorsque des chaussettes portant le nom d'Allah ont été vendues dans des magasins KK Mart. Cela a provoqué une vive indignation parmi les musulmans, entraînant des troubles importants. La réaction rapide du roi, Ibrahim Iskandar, a été essentielle pour apaiser les tensions.
Ce pays, depuis son indépendance en 1948, est reconnu pour sa pluralité ethnique et sa coexistence pacifique. Le sultan de Terengganu, Mizan Zainal Abidin, a souvent exhorté ses sujets à célébrer la diversité tout en maintenant la tolérance et le respect mutuel entre les différentes communautés.
Les nouvelles régulations à Terengganu illustrent les défis auxquels fait face la société malaisienne. Alors que les autorités renforcent les normes religieuses, la nécessité de maintenir un équilibre entre tradition et modernité est essentielle. Le sultan Mizan Zainal Abidin devra naviguer habilement pour préserver l'harmonie dans un contexte de tensions religieuses croissantes.