Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a exprimé son inquiétude ce jeudi concernant une stigmatisation des musulmans dans le cadre de la lutte contre l’islamisme. Il a appelé les autorités à faire preuve de cohérence après la publication d'un rapport sur ce sujet.
Dans un communiqué, il a affirmé que la mosquée a toujours défendu une vision de l’islam compatible avec les principes de la République. De plus, il a rejeté l'idée que l'islam puisse être utilisé à des fins politiques pour diviser la communauté nationale.
Chems-eddine Hafiz a réagi à un rapport sur l’islamisme politique présenté lors d'un Conseil de défense. Ce rapport met en garde contre un entrisme local mené par les Frères musulmans, ciblant notamment l'organisation Musulmans de France (MF). Cette dernière est décrite comme la branche nationale des Frères musulmans en France.
Malgré cela, le texte précise que Musulmans de France entretient une relation privilégiée avec la Grande Mosquée de Paris. Le recteur a souligné que ce sont les pouvoirs publics qui ont choisi de faire de cette organisation un acteur important de l’islam en France.
En 2003, Nicolas Sarkozy avait intégré l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) dans le Conseil français du culte musulman. Cela avait marqué le début d’une collaboration institutionnelle qui a perduré. En 2020, Musulmans de France a été reçu par Emmanuel Macron pour discuter de l’avenir du culte musulman en France.
Chems-eddine Hafiz a noté qu'il est surprenant que la Grande Mosquée de Paris soit considérée comme un interlocuteur de cette organisation, qui a été légitimée par les institutions républicaines depuis longtemps. Il appelle les responsables politiques à faire preuve de cohérence dans leurs discours.
Le recteur met en garde contre toute surenchère politicienne dans le débat autour de l’islam et des musulmans en France. Il souligne l'importance d'éviter que la lutte contre l’islamisme ne devienne un prétexte pour stigmatiser une partie de la population. Cela pourrait mener à un discours discriminatoire et à la construction d'un problème musulman.
En conclusion, Chems-eddine Hafiz insiste sur la nécessité d'une approche équilibrée et respectueuse envers les musulmans, afin de préserver l'harmonie sociale et de renforcer les valeurs républicaines.