BUENODIA

Le moteur à réaction britannique qui a échoué dans la « vallée de la mort »

Publié le : 3 juin 2025

La Défaillance du Moteur à Réaction Britannique

Il y a peu, Reaction Engines a connu un revers majeur dans son projet de moteur révolutionnaire. Richard Varvill, l'ancien directeur technique, évoque l'émotion ressentie lorsque des ambitions technologiques se heurtent à la réalité. Son parcours, marqué par des efforts pour réaliser un moteur aérospatial innovant, a pris un tournant inattendu.

Les Origines de Reaction Engines

Les débuts de Reaction Engines remontent au projet Hotol des années 1980. Ce projet visait à créer un avion spatial britannique capable de voler au-delà de l'atmosphère. L'élément clé de Hotol était la technologie d'échange de chaleur, nécessaire pour refroidir l'air à 1 000°C qui entre dans un moteur à des vitesses hypersoniques.

Sans ce système de refroidissement, l'aluminium fondrait, ce qui est, selon M. Varvill, "littéralement trop chaud à manipuler". En octobre 2024, Reaction Engines tentait de donner vie à cette technologie au Royaume-Uni et aux États-Unis, mais les défis financiers se sont intensifiés.

Les Défis Financiers et la Réaction de Rolls-Royce

Le financement du Ministère de la Défense britannique a permis à Reaction Engines d'explorer la recherche hypersonique en collaboration avec Rolls-Royce. Cependant, cela n'a pas suffi à maintenir l'entreprise à flot. M. Varvill a expliqué que Rolls-Royce avait d'autres priorités et que le budget militaire était très limité.

La nécessité de lever des fonds en fin d'année 2024 devenait pressante, mais les investisseurs étaient réticents. "Traverser la Vallée de la Mort dans l'aérospatiale est très difficile", a-t-il déclaré, soulignant le long processus de développement des produits dans ce secteur.

Les Derniers Jours et l'Émotion du Personnel

Les derniers jours de l'entreprise ont été marqués par une atmosphère morose. M. Varvill a décrit une réunion où le directeur général a annoncé que le conseil d'administration avait "tout essayé". Ce moment a été difficile pour de nombreux employés, certains étant en larmes, espérant encore un retournement de situation.

Pour marquer la fin de cette aventure, un ancien collègue a pris des photos instantanées des employés, capturant l'esprit de camaraderie au sein de l'entreprise. Kathryn Evans, qui dirigeait les efforts autour du vol hypersonique, se rappelle avoir ressenti une forte déception lors de l'annonce des licenciements.

Leçons à Tirer et Perspectives d'Avenir

Adam Dissel, président de Reaction Engines, a exprimé sa tristesse face à l'incapacité de mobiliser davantage de fonds. Il a souligné que la technologie était mature et fonctionnait bien, mais que le manque d'engouement des investisseurs a été un obstacle majeur. "Nous avons mis notre cœur dans cette entreprise", a-t-il déclaré.

Malgré cet échec, certains anciens employés espèrent un avenir meilleur. "Nous avons travaillé aux limites de ce qui était possible," a ajouté M. Dissel. La Vallée de la Mort reste un défi redoutable pour les entreprises technologiques, mais l'optimisme est essentiel pour avancer.

Conclusion

En fin de compte, Reaction Engines a fait face à des défis financiers insurmontables. M. Varvill résume la situation avec une franchise poignante : "Nous avons échoué parce que nous avons manqué d'argent." Cet échec souligne la difficulté de transformer des innovations audacieuses en succès commercial dans l'industrie aérospatiale.

moteur - Le moteur à réaction britannique qui a échoué dans la « vallée de la mort »