Le secteur ovin en Espagne subit un dur coup, déjà touché par une forte crise ces dernières années. Cette situation a entraîné une baisse significative du nombre d'animaux, ce qui a causé une hausse des prix et poussé de nombreux producteurs à abandonner en raison du manque de rentabilité.
La Fête du Cordero au Maroc, un événement majeur du calendrier musulman, offrait un répit à l'industrie ovine espagnole, représentant 80% des importations. Environ 850 000 moutons vivants étaient exportés chaque année, selon Anafric (Association des Entreprises Carnées).
Cependant, cette année, la fête a été suspendue en raison d'une sècheresse persistante qui touche le pays depuis sept campagnes agricoles. Cela a entraîné une réduction de 38% du cheptel marocain. Le Roi Mohammed VI a appelé à ne pas sacrifier lors de l'Eid Al-Adha, soulignant les difficultés économiques.
Cette suspension représente un retard considérable pour les producteurs espagnols. José Friguls, directeur d'Anafric, a noté que la relation avec le Maroc demeure essentielle pour l'avenir du secteur. Entre janvier 2024 et janvier 2025, l'Espagne a perdu 1 219 exploitations de production et 432 431 ovins.
Les exportations sont désormais vitales. Actuellement, deux moutons sur cinq élevés en Espagne sont destinés à l'étranger. Les nouveaux marchés, comme les Philippines, Singapour ou l'Algérie, montrent une tendance à la hausse du pouvoir d'achat des classes moyennes.
Le marché national fait face à un déclin alarmant. Depuis 2019, la consommation diminue. En 2024, le cheptel était de 2 293 470 têtes, une baisse de 6,9% par rapport à 2022. Les éleveurs constatent une offre limitée d'animaux, entraînant une hausse des prix pour les consommateurs.
Antonio Punzano, éleveur en Sierra Morena, évoque des prix records sur les marchés. Les moutons se vendent entre 80,43 euros et 158,20 euros selon le poids. Il critique également le ministère de l'Agriculture pour son manque de promotion du produit, sans campagnes publicitaires pour le mouton.
Un autre défi majeur est le manque de relais générationnel. De nombreux jeunes ne souhaitent pas poursuivre l'activité familiale. Ángel García Blanco, président d'Asaja Extremadura, souligne que la crise de la sécheresse et les coûts de production élevés mettent le secteur en danger.
Il appelle à des aides ponctuelles pour soutenir les éleveurs, surtout après la suspension de la fête au Maroc. Cette situation critique nécessite une réponse urgente pour éviter un effondrement total du secteur ovin en Espagne.
Le secteur ovin espagnol fait face à des défis sans précédent, exacerbés par la suspension de la fête au Maroc. Les éleveurs doivent naviguer dans un paysage économique difficile, avec des prix en hausse et une offre en déclin. Une action rapide est essentielle pour garantir la survie de cette industrie vitale.