Décès de José Mujica, l'« homme le plus pauvre du monde » et ancien président de l'Uruguay

Décès de José Mujica, ancien président de l'Uruguay

José Mujica, ancien président de l'Uruguay, est décédé à l'âge de 89 ans. Connu sous le nom de "Pepe", il était souvent qualifié de "président le plus pauvre du monde" en raison de son mode de vie modeste. Son décès a été annoncé par le président actuel, Yamandú Orsi, qui a exprimé sa gratitude pour l'amour profond que Mujica avait pour son peuple.

Un parcours marqué par la simplicité

Mujica a toujours prôné un mode de vie simple, critiquant le consumérisme et encourageant des réformes sociales. Sous sa gouvernance, l'Uruguay est devenu le premier pays à légaliser l'utilisation récréative de la marijuana. Sa popularité mondiale était atypique pour un président uruguayen, mais son héritage a suscité des controverses.

Issu d'un milieu modeste à Montevideo, Mujica a été influencé par sa mère. Jeune, il a été membre du Parti national, avant de fonder le Mouvement de libération nationale Tupamaros, un groupe de guérilla urbaine. Bien qu'il ait été capturé plusieurs fois, il a toujours nié avoir commis des meurtres.

Une carrière politique tumultueuse

Après sa libération en 1985, Mujica a été élu député et sénateur. En 2005, il est devenu ministre dans le premier gouvernement du Frente Amplio, un mouvement de gauche. Son élection à la présidence en 2010 a marqué un tournant pour la gauche latino-américaine, aux côtés de leaders comme Lula et Chávez.

Son mandat a été marqué par une croissance économique de 5,4 % par an et des lois sociales significatives, telles que la légalisation de l'avortement et le mariage homosexuel. Mujica a refusé de vivre dans la résidence présidentielle, préférant son modeste domicile.

Un héritage controversé

Bien qu'il ait été perçu comme un homme de gauche, Mujica a fait face à des critiques concernant ses dépenses publiques. Malgré ses promesses de prioriser l'éducation, il n'a pas réussi à résoudre les problèmes croissants dans ce domaine. Cependant, il n'a jamais été accusé de corruption.

À la fin de son mandat, sa popularité était élevée, atteignant près de 70 %. Bien qu'il ait pris sa retraite en 2020, il est resté une figure influente en Uruguay. Son héritier politique, Yamandú Orsi, a été élu président en 2024.

Une vision de la vie et de la mort

Mujica a toujours accepté la mort comme une partie naturelle de la vie. Dans une interview, il a déclaré :

"On sait que la mort est inévitable. Et peut-être que c'est comme le sel de la vie."

Son approche de la vie, fondée sur la simplicité et l'humilité, a marqué de nombreux esprits.

Son décès a suscité une vague d'émotions en Uruguay, un pays qui lui doit beaucoup. Mujica reste une figure emblématique, symbole d'un engagement profond envers son peuple et ses valeurs.

Conclusion

José Mujica laisse derrière lui un héritage complexe, mêlant réformes sociales et critiques. Son parcours unique et sa vision du monde continueront d'inspirer les générations futures. L'Uruguay perd un leader qui a incarné la simplicité et l'engagement envers son peuple.