
Le Louvre a fermé ses portes temporairement ce lundi en raison d'une grève soutenue par les syndicats CFDT, CGT et SUD. Cette action vise à protester contre la surcharge de travail des 2 500 employés, submergés par la masse de visiteurs, qui s'élève à près de neuf millions par an.
Des centaines de touristes ont fait la queue sous la pyramide dès le matin, mais ont été informés par la direction du musée qu'ils ne pouvaient pas accéder à la pinacothèque. Un message a été diffusé : "Nous vous communiquerons les conditions d'une ouverture dès que possible".
En ce début de journée, environ 400 travailleurs étaient réunis dans l'auditorium du musée pour une assemblée générale. Cette réunion devait déterminer la durée de la grève. Finalement, l'assemblée a voté unaniment en faveur de la grève, entraînant la décision de fermer le musée pour toute la journée.
Les touristes ont exprimé leur indignation face à cette situation. Les syndicats ont également alerté sur l'augmentation de 45 % du prix des billets pour les étrangers hors de l'Union Européenne, à partir de janvier. Christian Galani, du syndicat CGT, a qualifié cela de "discrimination inacceptable".
La pression augmente sur la présidente Laurence Des Cars, qui doit comparaître au Sénat cette semaine. Les incidents se multiplient depuis le 19 octobre, notamment le vol de huit bijoux de Napoléon, d'une valeur de 88 millions d'euros. La fermeture de la galerie Campana d'antiquités grecques en raison de "problèmes structurels" a mis en lumière les problèmes croissants de maintenance du musée.
Un communiqué syndical indique que chaque jour, des zones du musée ferment en raison d'un personnel insuffisant et de défaillances techniques. Le personnel se sent accablé par une charge de travail croissante et des directives contradictoires, rendant difficile la prestation de services publics adéquats.
Selon Le Monde, le nombre de travailleurs sollicitant une aide psychologique a triplé en deux ans, passant de 37 en 2022 à 146 en 2024. Les employés dénoncent le manque de moyens pour gérer les 30 000 visiteurs quotidiens, transformant parfois le musée en "une course d'obstacles".
Les syndicats avaient déjà organisé une première journée de grève le 16 juin, qui n'a duré que quelques heures. La situation actuelle, à l'approche des fêtes de fin d'année, pourrait exacerber une crise déjà critique.
La secrétaire de la Culture, Rachida Dati, a promis d'intervenir pour éviter de futurs fermetures dues à des grèves. Les appels à la démission de Laurence Des Cars se sont intensifiés ces dernières semaines, après une audit du Tribunal de Comptes critiquant sa gestion.
Jean Luc Martinez, ancien président du Louvre, a également été convoqué au Sénat concernant une autre audit réalisée en 2018, mettant en lumière des points vulnérables du musée. La situation semble donc de plus en plus préoccupante pour l'institution.
La fermeture temporaire du Louvre et les grèves des employés soulignent des problèmes profonds au sein du musée. Les revendications des travailleurs mettent en lumière des enjeux de sécurité et de maintenance qui nécessitent une attention immédiate. La direction doit agir pour éviter une aggravation de la situation.