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Musk tente de raviver le fantôme d'une zone de libre-échange transatlantique

Publié le : 8 avril 2025

Introduction

Le 3 décembre 1995 a marqué la fin de la présidence espagnole de l'Union Européenne. Ce jour-là, Felipe González a accueilli Bill Clinton à la Moncloa, où ils ont signé la Déclaration Transatlantique. Cet accord visait à créer une zone de libre-échange entre l'UE et les États-Unis, une proposition qui refait surface aujourd'hui.

La naissance du TAFTA

Il y a 29 ans, l'idée d'une zone de libre-échange allant du Pacifique aux Ural est devenue un mantra. Bien que la Russie ne faisait pas partie de l'UE, cette idée a donné naissance au TAFTA, l'acronyme anglais pour l'Accord de Libre Échange Transatlantique. Ce projet était similaire à celui du NAFTA, qui incluait les États-Unis, le Canada et le Mexique.

En 2019, Donald Trump a rebaptisé cet accord en USMCA, tout en imposant des tarifs unilatéraux qui ont partiellement sapé l'accord. À l'époque, ni González ni Clinton n'ont pris ce projet au sérieux, et même la tentative de Barack Obama de le relancer en 2013 n'a pas abouti.

Les obstacles aux négociations

Les négociations entre Washington et Bruxelles ont été entravées par de nombreuses disputes commerciales. Les États-Unis accusaient l'UE d'avoir une agriculture hyperprotégeée, favorisant la France. De plus, les différences réglementaires sur des sujets comme les OGM et les normes alimentaires ont compliqué les discussions.

Malgré ces tensions, l'idée d'un accord a continué d'exister, oscillant entre la fantaisie et le rêve géopolitique. Des efforts ont été entrepris, comme celui du sénateur Phil Gramm en 2000, mais sans succès tangible.

Les initiatives récentes

La plus sérieuse des initiatives récentes a été le lancement de l'Association Transatlantique pour l'Investissement et le Commerce (TTIP). Bien que les négociations aient duré trois ans, il n'y avait pas d'espoir réel d'aboutir à un accord. L'élection de Trump a mis fin à ce projet, et en 2019, la Commission Européenne a déclaré le TTIP « obsolète ».

Les défis à relever pour établir un accord de libre-échange sont immenses. Par exemple, l'UE et Mercosur ont commencé à négocier un traité en 1999, mais l'accord n'est toujours pas en vigueur. Il nécessite la ratification de 15 des 27 pays de l'UE, ce qui prend du temps.

Les enjeux technologiques

Les disputes entre l'UE et les États-Unis s'étendent désormais au secteur technologique, y compris l'IA et le commerce électronique. Les entreprises américaines dominent ce secteur, ce qui complique les discussions sur la réglementation de géants comme Meta ou Apple.

Pour parvenir à un accord, il faudrait s'accorder sur la réglementation, ce qui semble inimaginable. L'idée de Elon Musk d'une zone de libre-échange transatlantique apparaît donc comme une simple fantaisie, surtout dans le contexte actuel.

Conclusion

La proposition d'une zone de libre-échange entre les États-Unis et l'UE ne fait que refléter les défis persistants d'une telle initiative. Avec les tensions commerciales croissantes et le climat politique actuel, il est peu probable que cette idée prenne forme. Les obstacles à un accord de libre-échange demeurent nombreux et complexes.

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