Le Japon a enregistré son plus bas nombre de naissances depuis le début des enregistrements. Selon les données gouvernementales publiées mercredi, le nombre de nouveau-nés a chuté à un niveau historique l'année dernière. Pour la première fois depuis 1899, ce nombre est tombé en dessous de 700 000.
En 2024, 686 061 bébés sont nés, marquant une baisse de 5,7 % par rapport à l'année précédente. Ce déclin survient environ 15 ans plus tôt que prévu par le gouvernement. Ce chiffre représente environ un quart des 2,7 millions de naissances enregistrées en 1949, durant le baby-boom d'après-guerre.
La baisse du taux de natalité affecte gravement les zones rurales et les petites villes, entraînant des défis économiques et sociaux majeurs. Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a qualifié cette situation de "urgence silencieuse" et a promis d'encourager un environnement de travail plus flexible pour aider les couples à équilibrer travail et parentalité.
Les valeurs familiales traditionnelles, souvent plus conservatrices dans les zones rurales, rendent la situation encore plus difficile pour les femmes. Les défis liés à la parentalité et aux attentes sociétales pèsent sur les jeunes couples, qui hésitent de plus en plus à fonder une famille.
Le Japon n'est pas seul dans cette crise. Le Canada a également enregistré son taux de fertilité le plus bas, à 1,26 enfant par femme en 2023. Ce phénomène touche plusieurs pays, dont la Corée du Sud, l'Espagne et l'Italie, qui affichent des taux de natalité alarmants.
Les experts soulignent que des facteurs variés, tels que le coût de la vie et l'anxiété écologique, influencent les décisions reproductives. De plus, de plus en plus de personnes choisissent de retarder la parentalité, ce qui réduit leur fenêtre de reproduction.
Le ministère de la Santé du Japon a rapporté que le taux de fertilité a également chuté à un nouveau bas historique de 1,15 en 2024. Bien que le nombre de mariages ait légèrement augmenté, la tendance à la baisse depuis les années 1970 persiste.
Les mesures gouvernementales ne semblent pas résoudre le problème croissant des jeunes réticents à se marier. Les efforts se concentrent souvent sur les couples déjà mariés, négligeant ceux qui hésitent à fonder une famille.
La jeune génération montre une réticence croissante à se marier ou à avoir des enfants, en raison de perspectives d'emploi incertaines et d'un coût de la vie élevé. La culture d'entreprise, souvent biaisée sur le plan du genre, pèse également sur les femmes et les mères qui travaillent.
De plus, de nombreuses femmes expriment leur désaccord avec l'obligation de changer de nom de famille en se mariant. Cette pression contribue à leur hésitation à s'engager. Selon les prévisions, la population japonaise, actuellement d'environ 124 millions, pourrait tomber à 87 millions d'ici 2070.
La situation démographique du Japon soulève des inquiétudes quant à l'avenir économique et à la sécurité nationale. Les défis liés à la baisse des naissances nécessitent des solutions innovantes et des changements sociétaux profonds pour encourager les jeunes à fonder des familles. Sans action significative, le pays pourrait faire face à des conséquences graves dans les décennies à venir.