Le trafic de drogues est un fléau qui touche de nombreuses sociétés, et mon expérience en tant que professionnel m'a permis de comprendre les défis auxquels nous sommes confrontés. Depuis mes débuts, j'ai été en contact direct avec ce phénomène, ce qui m'a conduit à écrire un livre sur la situation actuelle.
Dès mes premiers services après ma formation, j'ai été exposé au trafic de drogues. Mon affectation au sein de l'EDOA a marqué le début de mes opérations significatives contre les trafiquants de Guipúzcoa, en lien avec le trafic du détroit.
Mon passage dans le GAR a été très intense, avec des expériences uniques. J'ai été marqué par l'attentat de l'ETA en 1996, qui m'a laissé des séquelles. Cela m'a poussé à rejoindre le GAR, où j'ai combattu le terrorisme et le crime organisé jusqu'en 2005.
Le GAR est souvent méconnu, malgré son importance. La sélection y est très exigeante, préparant les agents à faire face à diverses situations. Contrairement au GAR, l'EDOA demande une certaine discrétion dans les opérations, ce qui rend la mission encore plus complexe.
Il est essentiel de reconnaître que la sécurité citoyenne joue un rôle fondamental dans notre travail. La formation au GAR vise à créer des spécialistes en sécurité, où l'apparence est tout aussi importante que les compétences.
Mon livre est né de l'horreur que j'ai ressentie face aux événements tragiques du 9 février 2024 au Port de Barbate. Les inégalités entre les narcos et les forces de l'ordre m'ont profondément choqué, tout comme le soutien de certains civils envers ces actes criminels.
J'ai décidé d'analyser la situation et de partager mes observations avec le public. Une partie des bénéfices de ce livre sera reversée aux orphelins de mes collègues décédés cette nuit-là, afin de contribuer à leur soutien.
Les poursuites nocturnes entre hélicoptères des forces de l'ordre et narco-hélicoptères sont parmi les épisodes les plus frappants que j'ai vécus. Les compétences des pilotes et les risques qu'ils prennent sont impressionnants, surtout dans des conditions nocturnes.
Les poursuites maritimes sont également très intenses, souvent désavantageuses pour nos embarcations. Cela soulève des frustrations face à l'impunité dont bénéficient les trafiquants.
Les nouvelles concernant la lutte contre le trafic de drogues ne reflètent pas toujours la réalité. Mon livre vise à approfondir cette lutte inégale et à dénoncer les insuffisances des ressources allouées à cette cause.
Il est frustrant de voir des déclarations politiques qui ne correspondent pas à la réalité du terrain. Les investissements dans de nouveaux moyens, comme des embarcations, se sont révélés inefficaces, laissant nos agents en situation d'infériorité.
L'OCON-Sur a été une réponse nécessaire au trafic en pleine expansion. Sa dissolution a permis aux trafiquants de regagner du terrain. Aujourd'hui, la situation est plus critique qu'avant, avec une augmentation des activités criminelles.
Les mafias, tant locales qu'étrangères, exploitent les failles du système. La route africaine pour la cocaïne est désormais bien établie, et la criminalité liée à ce trafic est en forte augmentation.
Je crains que la situation soit presque irréversible, mais je reste convaincu qu'avec des efforts et des ressources adéquates, nous pourrions revenir à une situation plus stable. Il est impératif d'investir dans des moyens humains et techniques pour lutter efficacement.
Si la situation était la même en Catalogne, je suis sûr que le gouvernement agirait différemment. Des solutions, comme des infrastructures adaptées, pourraient faire une réelle différence dans la lutte contre le trafic.
En conclusion, la lutte contre le narcotrafic est essentielle pour la sécurité de notre société. Je partage totalement l'opinion de Fernando Savater sur l'importance de la Guardia Civil dans cette bataille. Nous devons continuer à nous battre pour un avenir meilleur.