La baisse du taux de natalité à Jersey est qualifiée de "bombe à retardement" par le ministre du Logement, Sam Mézec. Cette situation, combinée à une population vieillissante, représente un défi majeur pour l'île. Les données du Policy Centre Jersey révèlent une chute de 20 % des naissances entre 2021 et 2024, bien plus importante qu'en Angleterre et au pays de Galles, où la baisse est de 5 %.
Mézec met en avant que la difficulté à trouver un logement adéquat dissuade de nombreux jeunes couples d'avoir des enfants. Il a partagé que certains de ses amis ont dû quitter Jersey pour pouvoir envisager d’agrandir leur famille. Selon lui, les habitations disponibles ne répondent pas aux besoins des familles, notamment en termes de chambres et d'espace extérieur.
Il a déclaré : "Nous aurons des problèmes si nous n'avons pas une population active suffisante pour fournir des services et payer des impôts." Il appelle à une planification proactive pour soutenir les jeunes dans l'accès à des logements adaptés.
La question se pose : quel sera notre démographique dans 20 ou 30 ans si nous n'avons pas assez de jeunes pour soutenir la société ? Mézec souligne que cette situation pourrait devenir critique si des mesures ne sont pas prises rapidement. Mark Boleat, conseiller senior au Policy Centre Jersey, partage cette inquiétude et note que la chute des naissances est plus rapide à Jersey qu'ailleurs.
Il explique que, dans une grande nation, une baisse de natalité a moins d'impact, mais à Jersey, cela entraîne déjà des conséquences significatives. Il est crucial de comprendre les raisons de cette tendance alarmante.
Les parents à Jersey expriment leurs préoccupations concernant le coût de la vie, qui complique l'éducation des enfants. Bobby Yordanov, un jeune père, indique que cette situation le pousse à envisager de quitter l'île s'il souhaite avoir un deuxième enfant. Il affirme que le coût de la vie à Jersey est un facteur déterminant dans leur décision d'agrandir leur famille.
Un autre père, Abdul Bassit, évoque des dépenses croissantes en vêtements et en nourriture, ce qui alourdit encore plus le fardeau financier des familles. Ces témoignages illustrent les défis auxquels sont confrontés les jeunes parents à Jersey.
Malgré ces préoccupations, certains, comme l'environnementaliste Nigel Jones, soutiennent que la baisse du taux de natalité n'est pas nécessairement négative. Il souligne que le niveau d'éducation est un facteur clé dans la réduction des naissances. Plus les jeunes femmes sont éduquées, moins elles ont d'enfants, ce qui peut être perçu comme un progrès.
Jones rappelle qu'il n'y a pas de pénurie d'enfants dans le monde et que Jersey pourrait accueillir des travailleurs futurs pour répondre aux besoins de la société. Il invite à une réflexion plus large sur la question de la natalité.
La situation à Jersey concernant le taux de natalité est préoccupante. Les enjeux liés au logement et au coût de la vie pèsent lourdement sur les choix des jeunes familles. Il est essentiel d'agir pour soutenir les futurs parents et garantir un avenir durable pour l'île. La question de la natalité mérite une attention particulière pour éviter une crise démographique.