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Arcelormittal : Cinq Minutes Pour Comprendre Le Débat Sur La Nationalisation Du Géant De L'Acier

Publié le : 2 mai 2025

Introduction

Alors qu'ArcelorMittal annonce la suppression de 636 postes en France, le débat sur la nationalisation de l'entreprise refait surface. Ce sujet, déjà discuté lors de la crise de Florange, est à nouveau d'actualité face à la situation inquiétante de l'industrie sidérurgique.

Les suppressions de postes

Le 23 avril dernier, ArcelorMittal a confirmé la suppression de postes, principalement sur le site de Dunkerque. La moitié des suppressions touchent les fonctions support, qui sont délocalisées vers l'Inde. Les usines de Mardyck, Florange, Basse Indre, Mouzon, Desvres et Montataire sont également concernées.

Cette décision s'inscrit dans un contexte difficile pour l'industrie de l'acier en Europe. ArcelorMittal justifie ces licenciements par un manque de compétitivité face à l'acier chinois, ainsi que par des droits de douane élevés et une conjoncture économique morose.

Appels à la nationalisation

Face à cette situation, des syndicats et des responsables politiques de gauche, notamment du Parti socialiste, demandent à l'État de prendre le contrôle d'ArcelorMittal. Ils estiment qu'une intervention de l'État est nécessaire pour préserver les emplois et l'activité industrielle.

Le député PS Boris Vallaud a proposé une mise sous tutelle de l'État pour le site de Dunkerque. Cependant, certains experts, comme Anne-Sophie Alsif, soulignent que cette mesure ne résoudra pas le problème de compétitivité de l'acier.

La position du gouvernement

Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, s'oppose à la nationalisation. Selon lui, cela ne répond pas à la situation actuelle. Il affirme qu'il est crucial de trouver des solutions industrielles et de soutenir les investissements.

Ferracci insiste sur la nécessité d'actionner plusieurs leviers pour améliorer la compétitivité, plutôt que de nationaliser une entreprise qui pourrait ne pas être rentable. D'autres économistes, comme Michel Ruimy, partagent cet avis, indiquant que l'État ne doit pas investir dans une entreprise en difficulté.

Comparaison avec d'autres pays

Malgré la résistance française à la nationalisation, d'autres pays ont pris des mesures similaires pour sauver leurs aciéries. Au Royaume-Uni, le gouvernement a voté une loi pour prendre le contrôle de British Steel, tandis qu'en Italie, l'État a mis sous tutelle l'aciérie de Tarente pour protéger les emplois.

Anne-Sophie Alsif souligne que ces cas ne sont pas directement comparables à la situation française. L'Italie a une industrie plus forte, représentant 16 % de son PIB, tandis que la France n'en a que 9 %. Cela influence les décisions politiques concernant la souveraineté industrielle.

Conclusion

La question de la nationalisation d'ArcelorMittal soulève des débats passionnés. Alors que certains plaident pour un contrôle étatique pour protéger les emplois, d'autres estiment que cela ne résoudra pas les problèmes de compétitivité. La situation de l'industrie sidérurgique en France nécessite des solutions innovantes et adaptées.

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