Martina Navratilova, légende du tennis, évoque son parcours et ses préoccupations concernant l'état actuel des États-Unis. Après avoir quitté la Tchécoslovaquie communiste, elle se dit inquiète de la tournure que prend son pays d'adoption. Dans un entretien avec Amol Rajan, elle partage ses réflexions sur la politique américaine et son impact sur les migrants.
Il y a cinquante ans, Navratilova a quitté tout ce qu'elle connaissait pour une vie nouvelle en Amérique. À l'époque, elle n'était qu'une adolescente de 18 ans, et son choix de défection a marqué l'histoire de la Guerre froide. Elle explique que quitter sa famille a été une décision difficile, mais nécessaire pour réaliser ses rêves dans le tennis.
Navratilova se souvient de son enfance "idyllique" à Revnice, en République tchèque, et de l'incertitude qui l'accompagnait. "Je ne savais jamais quand je reverrais mes parents", confie-t-elle. Malgré cela, elle a réussi à devenir l'une des plus grandes joueuses de tennis au monde, atteignant le sommet du classement féminin.
Dans son entretien, Navratilova exprime ses craintes face à une démocratie américaine en déclin. Elle affirme que les États-Unis ne l'accepteraient probablement pas aujourd'hui, en raison de l'administration actuelle. "Je ne suis pas loyale envers Donald Trump", déclare-t-elle, soulignant que le climat politique est devenu hostile envers les migrants.
Elle critique les politiques d'immigration de Trump, qui incluent des expulsions et des interdictions de voyage. Pour elle, la situation ne fait qu'empirer, et elle s'inquiète de l'avenir des droits des personnes vivant aux États-Unis.
Navratilova aborde également un sujet controversé : la participation des femmes transgenres dans les compétitions féminines. Elle se dit fermement contre l'inclusion des trans femmes dans le tennis féminin, arguant qu'elles bénéficient d'avantages biologiques. "Il ne devrait pas y avoir d'ostracisme, mais les corps masculins doivent jouer dans les sports masculins", insiste-t-elle.
Elle critique les règles actuelles de la WTA, qui permettent aux trans femmes de participer si elles respectent certaines conditions. Pour Navratilova, cela signifie que certaines femmes pourraient être écartées des compétitions en raison de cette inclusion.
Martina Navratilova a également partagé son expérience de la maladie. Diagnostiquée du cancer du sein en 2010, elle a récemment affronté une récidive ainsi qu'un cancer de la gorge. Elle décrit son choc initial en découvrant les tumeurs, se remémorant la peur de la mort. "Oh mon Dieu, je vais mourir", a-t-elle déclaré à l'annonce de son diagnostic.
Malgré la difficulté des traitements, elle se sent aujourd'hui en bonne santé. "J'ai appris à apprécier chaque jour", dit-elle, soulignant l'importance de ne pas se laisser submerger par les petites préoccupations de la vie.
Martina Navratilova continue de se battre pour des valeurs qui lui tiennent à cœur. Son parcours, marqué par la défection et le combat contre le cancer, témoigne de sa résilience. Elle reste une voix importante dans le débat sur l'identité et les droits des migrants aux États-Unis, tout en défendant ses convictions sur le sport.