Le sujet de l'Argentine en tant que refuge pour les nazis est bien connu, mais explorer les détails des années où le pays a accueilli certains des pires criminels de guerre de l'histoire est une nouveauté. Récemment, le gouvernement de Javier Milei a décidé de rendre publics des documents secrets révélant la vie des nazis en Argentine.
Le gouvernement de Javier Milei a récemment dévoilé des documents secrets concernant la présence nazie en Argentine. Ces informations incluent des détails sur Josef Mengele, surnommé l'ange de la mort, qui a mené des expériences inhumaines sur des prisonniers en Allemagne. Mengele a vécu paisiblement en Argentine, allant jusqu'à demander un changement de son nom, passant de Helmut Gregor à Josef Mengele.
Les autorités argentines de l'époque, sous le régime de Juan Domingo Perón et les coups d'État militaires, ne voyaient aucun inconvénient à ce que ce nom figure sur une liste de criminels recherchés. Amnesty International a souligné l'horreur des expériences menées, qui visaient principalement les Romani et les Juifs, considérés comme "subhumains" par l'idéologie nazie.
La décision de Milei de lever les restrictions d'accès aux recherches menées de 1960 à 1980 a permis de découvrir de nombreux détails sur la vie des nazis en Argentine. Les documents, autrefois consultables uniquement dans une salle restreinte, sont désormais disponibles en ligne. Ce geste marque une alliance entre l'Argentine et le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu.
Hector Gambini a récemment noté que les forces de sécurité argentines ont commencé à rechercher des informations sur Mengele seulement à la fin de 1959. Malgré des demandes d'extradition de l'Allemagne, les autorités argentines ont jugé que les crimes de Mengele étaient de nature politique, ce qui a retardé son arrestation.
Mengele a vécu de 1950 à 1960 à Vicente López, un quartier aisé près de Buenos Aires. Il a réussi à s'intégrer sans difficulté, soignant des patients et pratiquant même des avortements. Ce mode de vie contrastait fortement avec celui d'Adolf Eichmann, un autre criminel de guerre, qui vivait dans des conditions plus modestes à San Fernando.
Eichmann, connu pour avoir orchestré la solution finale, a été capturé par les services secrets israéliens dix ans après son arrivée en Argentine. Il a été jugé et exécuté en Israël, tandis que Mengele a fui vers le Paraguay puis le Brésil, où il est mort en 1979.
Les connexions entre le péronisme et les anciens nazis étaient significatives. Une interview de Tomás Eloy Martínez avec Perón dans les années 50 a révélé que Mengele aurait pu rencontrer Perón à la résidence présidentielle. Cela soulève des questions sur la connaissance réelle de Perón concernant l'identité de Mengele.
La communauté allemande en Argentine est vaste, et des figures comme Robert Mertig, un homme d'affaires prospère, étaient en contact avec des nazis. La déclassification des documents pourrait rendre des activités quotidiennes, comme se doucher ou cuisiner, inconfortables pour de nombreux Argentins.
Les nouvelles révélations sur la présence nazie en Argentine soulèvent des questions cruciales sur le passé du pays. Le fait que des criminels de guerre aient pu vivre tranquillement et interagir avec des personnalités politiques met en lumière des aspects sombres de l'histoire argentine. Ces documents déclassifiés offrent une opportunité d'explorer cette période troublante et d'en tirer des leçons pour l'avenir.