Le Leader Suprême iranien, Ali Khamenei, a exprimé des doutes quant à l'issue des négociations nucléaires avec les États-Unis. Il a déclaré que les demandes américaines étaient "excessives et scandaleuses", remettant en question la possibilité d'un nouvel accord. "Nous ne pensons pas que cela mènera à un résultat", a-t-il affirmé.
Ces déclarations interviennent alors que le président américain, Donald Trump, a récemment indiqué qu'un accord était "en quelque sorte" en vue après quatre séries de discussions. Cependant, Khamenei reste sceptique, soulignant que l'Iran ne s'engagera pas à cesser la production d'uranium enrichi, essentiel pour le carburant nucléaire et potentiellement pour des armes nucléaires.
Trump, qui avait retiré les États-Unis de l'accord nucléaire de 2015, a averti que l'Iran pourrait faire face à des actions militaires américaines et israéliennes si les négociations échouent. L'Iran, de son côté, insiste sur le fait que ses activités nucléaires sont pacifiques et qu'il n'a jamais cherché à développer des armes nucléaires.
Cependant, l'Iran a violé certaines restrictions de l'accord existant en réponse aux sancions américaines. Il a accumulé suffisamment d'uranium hautement enrichi pour produire plusieurs bombes. Ces violations compliquent davantage les négociations en cours.
Khamenei a évoqué les récentes évolutions des négociations lors d'une cérémonie en hommage à l'ancien président Ebrahim Raisi. Il a loué Raisi pour avoir refusé les discussions directes avec les États-Unis durant son mandat. "Il a clairement dit 'non' sans ambiguïté", a souligné Khamenei.
Il a également critiqué les pourparlers menés sous son prédécesseur, Hassan Rouhani, estimant qu'ils n'avaient pas abouti à des résultats concrets. Khamenei ne s'attend pas à des avancées sous la direction de Masoud Pezeshkian, un réformiste.
Le représentant spécial américain, Steve Witkoff, a déclaré qu'il était inacceptable de permettre à l'Iran de disposer d'une capacité d'enrichissement. Il a souligné que les États-Unis ne pouvaient pas accepter même 1% de cette capacité. Witkoff a exprimé l'espoir d'atteindre une solution sans mépriser l'Iran.
En réponse, le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araqchi, a averti que des attentes irréalistes mettaient fin aux négociations. "L'enrichissement en Iran est quelque chose qui ne peut pas être arrêté", a-t-il insisté, ajoutant que Witkoff était éloigné de la réalité des pourparlers.
L'accord de 2015, conclu entre l'Iran et les grandes puissances, a permis à l'Iran de limiter ses activités nucléaires en échange d'un allègement des sanctions. L'Iran était autorisé à enrichir l'uranium à une pureté de 3,67%, suffisant pour le carburant nucléaire commercial.
Cependant, l'Agence internationale de l'énergie atomique a récemment averti que l'Iran avait accumulé près de 275 kg d'uranium enrichi à 60%, proche du niveau d'armement. Cela soulève des inquiétudes quant à la possibilité de produire des bombes nucléaires si l'enrichissement atteignait 90%.
Les négociations nucléaires entre l'Iran et les États-Unis restent dans une impasse, marquées par des doutes et des menaces mutuelles. Alors que les deux parties cherchent des solutions, les enjeux sont élevés et les attentes doivent être réalistes pour éviter l'échec des discussions.