À Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, une décision judiciaire a conduit à un changement de nom pour une rue controversée. La rue de « La Négresse », jugée raciste et sexiste, sera renommée rue « de L’Allégresse ». Cette initiative fait suite à une consultation citoyenne, comme l’a annoncé la municipalité.
Le conseil municipal doit approuver ce nouveau nom lors d’un vote prévu lundi prochain. Le 6 février, la cour administrative d’appel de Bordeaux a donné raison à l’association Mémoires et Partages, exigeant l’abrogation d’une délibération de 1986 qui avait attribué ce nom à la rue.
Les magistrats ont estimé que le nom actuel était de nature à porter atteinte à la dignité humaine. Cette décision a été saluée par de nombreux habitants, qui souhaitent voir disparaitre des appellations jugées offensantes.
La consultation citoyenne, lancée le 18 avril, a permis aux habitants de choisir parmi plusieurs options. Au total, plus de 2 000 personnes ont voté, et la rue « de L’Allégresse » a remporté 50 % des suffrages.
Suite à la décision de la cour, la mairie de Biarritz a déposé un recours devant le Conseil d'État. Ce dernier doit encore se prononcer sur la question. Cependant, le recours n’est pas suspensif, ce qui signifie que la rue doit être débaptisée d’ici le 6 mai.
Le quartier de « La Négresse » est également concerné par cette décision. La cour a ordonné l’abrogation d’une délibération de 1861, qui aurait nommé le quartier de la même manière. La mairie a tenté de contester cette décision, mais la cour a rejeté sa requête.
Les habitants de Biarritz ont exprimé des opinions partagées sur ce changement. Certains soutiennent qu’il est temps de sortir de ces appellations dénigrantes, tandis que d’autres craignent que ce type de décision ne soit qu’un effet de mode.
Quoi qu’il en soit, le changement de nom est un pas vers une meilleure sensibilisation aux enjeux de dignité et de respect. Les discussions autour de cette question montrent l’importance de la mémoire collective dans la société.
Le renommage de la rue à Biarritz est un exemple de la façon dont les collectivités peuvent répondre à des préoccupations sociales. Alors que la ville se prépare à entériner ce changement, il est clair que les enjeux de dignité humaine et de respect continuent de façonner les débats publics. Ce processus pourrait inspirer d'autres villes à reconsidérer leurs propres appellations.