La procureure générale d'Israël, Gali Baharav-Miara, a révélé un vice fondamental dans la décision de limoger le chef du Shin Bet, Ronen Bar. Ce vendredi, elle a également souligné que le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, se trouve en situation de conflit d'intérêts dans cette affaire. Ces conclusions seront présentées à la Cour suprême lors d'une audience prévue le 8 avril.
Le 21 mars, Benyamin Netanyahou a annoncé le limogeage de Ronen Bar, évoquant une perte de confiance persistante. Cette décision, selon le Premier ministre, entrave l'efficacité du gouvernement. Un communiqué officiel a précisé que Bar quitterait ses fonctions au plus tard le 10 avril.
Cette décision a déclenché de vives manifestations en Israël. De nombreux citoyens dénoncent ce qu'ils perçoivent comme une dérive autocratique du gouvernement, dirigé par l'un des premiers ministres les plus à droite de l'histoire d'Israël.
La raison officielle du limogeage repose sur la perte de confiance du gouvernement envers Ronen Bar, surtout après l'attaque du 7 octobre par le Hamas. Cependant, l'opposition soutient que cette décision vise à écarter Bar, qui a mené une enquête impliquant des proches de Netanyahou.
Gali Baharav-Miara a confirmé que la décision de renvoyer Bar est entachée d'un conflit d'intérêts personnel du Premier ministre. Elle a déclaré que cette situation découle des enquêtes criminelles concernant ses proches.
Un autre élément pourrait avoir influencé la décision de Netanyahou. Ronen Bar a révélé que le Premier ministre lui avait demandé d'influencer les juges pour retarder son procès pour corruption. Bar a refusé cette demande, ce qui aurait conduit à la perte de confiance mentionnée par Netanyahou.
Ce dernier a rapidement qualifié ces accusations de mensonges, niant toute manipulation ou pression sur le chef du Shin Bet.
La Cour suprême devra statuer sur la légalité du renvoi de Ronen Bar. Actuellement, ce renvoi n'est pas encore effectif. Cependant, il n'est pas certain que le gouvernement respecte la décision de la Cour.
Fin mars, Netanyahou a déjà annoncé le nom d'un remplaçant pour Bar, affirmant que la décision de diriger l'agence de sécurité intérieure revenait à son gouvernement. Certains membres ont même exprimé qu'ils ne respecteraient pas la décision de la Cour si elle annulait le limogeage.
La situation actuelle en Israël soulève des questions cruciales sur la transparence et l'intégrité du gouvernement. Le conflit d'intérêts allégué et les manifestations populaires témoignent d'une tension croissante au sein de la société israélienne. La décision de la Cour suprême pourrait avoir des répercussions significatives sur l'avenir politique de Netanyahou et sur la confiance du public dans ses institutions.