Les fiançailles annoncées en décembre entre Nissan et Honda ont été compromises par des problèmes financiers et industriels. Le 23 décembre, les PDG des deux entreprises avaient signé un accord de principe pour un regroupement d'ici 2026, mais la situation a rapidement évolué.
La valorisation des entreprises est rapidement devenue un point de discorde. Honda, avec une valeur de près de 47 milliards d'euros, bénéficie d'une activité lucrative dans le deux-roues. En revanche, Nissan est évalué à moins de 10 milliards d'euros.
Les discussions sur une structure de holding n'ont pas abouti. Honda souhaitait contrôler Nissan, ce qui a créé des tensions. Renault, détenant 35,7 % de Nissan, a également exprimé des inquiétudes sur l'équité de l'opération.
Nissan et Mitsubishi craignaient une dissolution de leur marque, ce qui a entraîné des réticences internes. Fin janvier, Mitsubishi a décidé de se retirer du projet, signalant des problèmes de confiance.
Les deux entreprises opèrent sur des marchés similaires, ce qui aurait causé des problèmes de surcapacité. Les investisseurs avaient déjà soulevé ces préoccupations dès le début des discussions.
Le rapprochement entre Honda et Nissan aurait soulevé des problèmes industriels significatifs. Les deux entreprises partagent de nombreux produits, rendant difficile l'identification de synergies. Carlos Ghosn, ancien patron de Nissan, avait exprimé des doutes sur la viabilité de cette alliance.
Il a souligné qu'il n'y avait pas de complémentarité évidente entre les deux marques, ce qui pourrait créer des doublons dans leurs opérations. L'absence de synergies claires a renforcé les craintes des investisseurs.
Les marchés financiers ont rapidement réagi à l'échec des négociations. Le titre de Honda a connu une hausse de 8 %, tandis que celui de Nissan a chuté de près de 5 %. Cette situation témoigne des inquiétudes concernant l'avenir de Nissan.
Avec une forte dette et des pertes inattendues, Nissan doit maintenant chercher des partenaires pour obtenir des capitaux frais. Des rumeurs évoquent déjà des discussions avec Foxconn pour une éventuelle collaboration.
En somme, l'échec des négociations entre Nissan et Honda met en lumière des défis financiers et industriels importants. Les deux entreprises doivent maintenant réévaluer leurs stratégies pour naviguer dans un marché automobile de plus en plus compétitif.