Nissan, le constructeur automobile japonais, a récemment annoncé qu'il est ouvert à l'idée de partager ses usines à l'échelle mondiale avec son partenaire chinois, Dongfeng. Cette décision intervient alors que l'entreprise opère un changement significatif dans sa structure. En effet, Nissan emploie environ 6 000 personnes à Sunderland, au Royaume-Uni.
Cette semaine, Nissan a déclaré qu'il allait licencier 11 000 travailleurs et fermer sept usines, sans préciser les lieux des réductions. Lors d'une conférence organisée par le Financial Times, le nouveau directeur, Ivan Espinosa, a mentionné que Sunderland continuerait à jouer un rôle important, avec le lancement de nouveaux modèles. Il a affirmé qu'il n'y avait aucune intention de réduire les activités dans cette région à court terme.
Ces derniers licenciements s'ajoutent aux 9 000 postes déjà supprimés en novembre, alors que Nissan fait face à des ventes en déclin sur des marchés clés comme les États-Unis et la Chine. Au total, ces coupes représentent environ 15% de sa main-d'œuvre, dans le cadre d'un effort pour réduire ses coûts et sa production mondiale d'un cinquième.
Nissan a du mal à s'imposer sur le marché chinois, le plus grand au monde, en raison d'une concurrence intense qui a entraîné une chute des prix. En partenariat avec Dongfeng depuis plus de 20 ans, les deux entreprises collaborent actuellement pour produire des véhicules dans la ville de Wuhan.
Malgré cette coopération, Nissan peine à gagner des parts de marché, ce qui souligne les défis auxquels il est confronté dans un secteur en pleine mutation. La nécessité d'innover et de s'adapter aux exigences locales est plus pressante que jamais.
La société a également connu plusieurs changements de direction, notamment l'échec de négociations de fusion avec son concurrent Honda. Ces pourparlers ont échoué en février, ce qui a conduit à la remplacement de l'ancien PDG, Makoto Uchida, par Ivan Espinosa, ancien responsable de la planification.
Cette instabilité au sein de la direction pourrait avoir un impact sur la stratégie future de Nissan, surtout dans un contexte où la concurrence est de plus en plus féroce dans l'industrie automobile.
Cette semaine, Nissan a également annoncé une perte annuelle de 670 milliards de yens, soit environ 4,6 milliards de dollars. Les tarifs imposés par l'administration Trump ont ajouté une pression supplémentaire sur l'entreprise déjà en difficulté.
Dans le cadre d'un projet de soutien, le partenaire de Nissan pour les batteries, AESC, a obtenu un financement de 1 milliard de livres sterling du gouvernement britannique pour une nouvelle usine à Sunderland. Cette usine produira des batteries pour les modèles électriques Juke et Leaf, apportant ainsi des emplois bien rémunérés dans la région.
Nissan se trouve à un tournant crucial de son existence. La collaboration avec Dongfeng et les mesures de réduction des coûts sont des étapes nécessaires pour naviguer dans un marché automobile en pleine évolution. L'avenir de l'entreprise dépendra de sa capacité à s'adapter et à innover face à des défis croissants.